L'augmentation du prix de semoule est due à «la contrebande de ce produit vers la Tunisie et la Libye», a estimé, jeudi dernier, Mustapha Benbada, ministre du Commerce. «Quelques uns s'approvisionnent en semoule auprès des minoteries et des grossistes pour l'exporter illégalement vers la Tunisie et la Libye, en proie à des tensions politiques et sécuritaires», a déclare le ministre en marge du Conseil de la nation. Cette hausse affecte particulièrement les régions centre et est du pays, a-t-il ajouté. Ce qui n'a pas manqué de susciter des «perturbations dans l'approvisionnement en semoule», a encore reconnu le ministre du Commerce. M. Benbada a, en outre, imputé ces «perturbations dans l'approvisionnement» à une «hausse de la consommation et à la consécration de quantités supplémentaires à l'industrie des pâtes». Se voulant rassurant, le ministre a affirmé que «le stock de blé de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC) et les quantités disponibles au niveau des ports sont suffisants». D'après lui, le marché sera alimenté par le produit national qui devrait être disponible à compter du mois de juillet prochain. Il n'a pas écarté, par ailleurs, la possibilité «d'augmenter le taux d'approvisionnement des minoteries en cas de hausse de la demande de semoule sur le marché». Début 2011, le gouvernement avait décidé d'augmenter de 10% le taux d'approvisionnement des minoteries pour atteindre 50 à 60% de leur capacité de trituration. Les transformateurs de blé assureront l'approvisionnement direct des détaillants, «ne serait-ce pour quelques semaines», selon le ministre.