La récolte 2010-2011 sera «très bonne» en blé dur, «bonne» en blé tendre et «très modeste» en orge. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a reconnu, jeudi qu'il existait «des perturbations dans l'approvisionnement en semoule» dans certaines régions du pays. Se voulant rassurant, il a ajouté que «le stock de blé de l'Office interprofessionnel des céréales (Oaic) et les quantités disponibles au niveau des ports sont suffisants (...) et que la prochaine récolte (juillet) viendra encore alimenter le marché». Dans une déclaration à la presse en marge des travaux du Conseil de la Nation, le ministre a relevé que «ces perturbations sont dues à une hausse de la consommation et aux quantités supplémentaires consacrées à l'industrie des pâtes». Après avoir affirmé qu'il existait une offre suffisante en matière de produits de large consommation, le ministre a rappelé que «l'approvisionnement des minoteries, avait été augmenté, début 2011, de 10% soit 50 à 60% de leurs capacités de trituration». Benbada a, par ailleurs, dénoncé la hausse de «la contrebande de ce produit vers la Tunisie et la Libye», notamment dans les régions du centre et de l'est du pays, au vu des perturbations politiques et sécuritaires enregistrées dans les pays en question. Les transformateurs de blé assureront pour quelque temps l'approvisionnement direct des marchands de détail, a indiqué le ministre, dévoilant que «certains d'entre eux s'approvisionnent en semoule des minoteries ou auprès des grossistes et procèdent à sa commercialisation, surtout à l'est du pays aux fins de contrebande». De son côté, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a indiqué que «la taxe sur le blé dur importé a été suspendue» en raison de la hausse des prix sur le marché international. Il a toutefois précisé, qu'il s'agit d'une «suspension et non d'une suppression» tel le que cela a été rapporté faussement par la presse. Benaïssa s'exprimait pour sa part en marge d'une réunion à huis clos, avec les membres de la commission de l'agriculture, de la pêche et de l'environnement de l'Assemblée populaire nationale (APN). Sans préciser la durée de cette mesure, le ministre a indiqué que cette taxe, instaurée par la loi de finances complémentaire de 2010, est appliquée sur le blé dur importé chaque fois que son prix est inférieur à celui versé au producteur national. Son application concernait la protection de la production nationale, au lendemain d'une récolte record enregistrée lors de la campagne 2008/2009 et une chute des prix des blés sur le marché international. L'Algérie a connu une excellente production de céréales s'élevant à 61,2 millions de quintaux en 2008/2009 dont 24 millions/q en blé dur. S'expliquant sur l'importation d'orge, après plus de deux ans d'excédent, le ministre a indiqué que «depuis le début de l'année, les quantités d'orge mises à la disposition des éleveurs avaient triplé.» Une décision suscitée par une inquiétude sur la réduction du couvert végétal suite à la sécheresse qui a sévi depuis la fin 2010 dans les zones agropastorales. Concernant les prévisions de production pour la campagne 2010-2011, Benaïssa a réaffirmé que la collecte sera «très bonne» en blé dur, «bonne» en blé tendre et «très modeste en orge» tout en espérant que «les dernières pluies dans l'est du pays nous permettront de rattraper le manque de rendement».