La recrudescence des accidents mortels sur nos routes pourrait être directement liée au relâchement des services de sécurité. Le nombre des accidents de la route a augmenté de 36,5% au cours des quatre premiers mois de l'année en cours dans la wilaya d'Alger.Selon les chiffres fournis par la direction de communication de la Protection civile, 1238 accidents ont été enregistrés du 1er janvier au 30 avril 2011, alors que durant la même période en 2010, ce chiffre était de 907 accidents. Le nombre de décès s'est stabilisé autour de 24 morts durant la même période. Le chiffre illustrant le nombre des blessés durant les 4 premiers mois a atteint 1345. Durant la même période en 2010, le nombre de blessés était de 1000. Ainsi, le nombre de blessés a enregistré une hausse de 34% par rapport aux quatre premiers mois de 2010. La recrudescence des accidents mortels sur nos routes pourrait être directement liée au relâchement des services de sécurité quant à la limitation de vitesse entre autres facteurs d'accidents.«Les mesures populistes», prônées par le gouvernement au début de l'année pour éviter l'exaspération de la fronde populaire, après les premières manifestations de colères vécues au début de janvier dernier, sont pointées du doigt comme étant derrière ce relâchement. Ces mesures, selon les instructions diffusées alors, invitaient les agents de l'ordre à faire preuve de «clémence» envers les automobilistes. Si le but recherché était d'éviter une montée au créneau des automobilistes en colère contre les retraits de permis et autres mesures coercitives du code de la route jugé trop sévère, le relâchement a lui aussi prouvé ses effets néfastes sur le terrain. Selon Mohamed Lazouni, président de l'association de prévention routière «Tariq essalama», le code de la route, mis en application en 2006, a donné ses meilleurs résultats lors de la première année de son application. «Tout le monde était sur le qui-vive. L'application avait respecté à la lettre tous les points du code. Les années suivantes ont vu un peu de relâchement», estime M. Lazouni. Pour lui, le parc automobile qui s'enrichit annuellement de plus de 300 000 véhicules n'a pas bénéficié de l'extension suffisante des structures routières, d'où la multiplication des risques d'accident. Le président de «Tariq Essalama» plaide pour une formation plus élargie pour une meilleure prise de conscience de tous. Les transports en commun : Une catastrophe Plusieurs accidents impliquant des véhicules de transport en commun ont eu lieu ces derniers jours. Le plus spectaculaire a été celui du dérapage, du haut d'un pont, d'un bus de la SNVI, au cours de la semaine dernière au niveau de Aïn Naâdja. Les transports en commun, au niveau de la capitale, notamment ceux qui empruntent les grands axes routiers, sont devenus de véritables engins de la mort.L'incivisme des conducteurs et la vétusté des bus sont autant de facteurs qui favorisent cet état d'anarchie. Selon Mohamed Lazouni, «c'est à l'Etat qu'incombe la tâche d'assurer ce genre de prestation de service. Les transporteurs privés ne se soucient que du gain, et ce, dans le but de rentabiliser leurs investissements.» La situation d'anarchie dans le domaine du transport en commun contraint, d'après M. Lazouni, les gens à bouder ce genre de transport pour se rabattre sur leurs véhicules personnels. Aussi, il serait plus judicieux de soumettre les conducteurs de bus à une sélection rigoureuse, «On ne peut pas confier soixante vies humaines à des conducteurs dont les aptitudes psychologiques présentent des défaillances certaines. Il est également circonspect, en vue d'assurer plus de sécurité pour les passagers, de limiter l'âge des chauffeurs», assure notre interlocuteur. S'agissant du contrôle technique, M. Lazouni dira : «Le contrôle technique ne peut être efficace tant qu'il est confié à des individus dont le seul souci est de dégager le maximum de profit au détriment de la sécurité routière.»