Le mildiou et les derniers orages enregistrés en ce début du mois ne constituent pas cette saison une menace. Des plasticulteurs de la wilaya de Aïn Defla ont tiré ces derniers temps la sonnette d'alarme. L'un d'eux expliquera que les averses de grêle et la maladie du mildiou ont causé des dommages à ses parcelles de culture sous serre, localisées dans la plaine de Souk Lethnine dans la daïra d'El Abadia (nord- ouest du chef–lieu de wilaya de Aïn Defla). Mais les dégâts seraient minimes selon un responsable proche de cette filière. Un appel a toutefois été lancé à travers les ondes de la radio locale demandant aux concernés de se rapprocher des services agricoles. Cependant, le mildiou et les derniers orages enregistrés la semaine dernière, ne constituent pas à l'heure actuelle une menace directe sur cette filière. Le risque vient surtout du fait qu'une partie non négligeable de cette culture va disparaître dans les mois à venir, soit plus de 50% de cette activité, a indiqué la même source. Pour rappel, la région de Souk Lethnine, qui renferme les terres les plus fertiles de la plaine du Chelif, contribue à alimenter plus de 25 wilayas en produits maraîchers divers, tels que la tomate, la courgette, le piment, le poivron, l'haricot vert … Contre vents et marées, des serres, de type tunnel, ont constitué depuis les années 1980, le principal décor de cette région, qui est arrivée progressivement à rivaliser avec des wilayas prédestinées climatiquement à ce genre de culture. Aussi, plus de 2700 serres y sont recensée sur une superficie de près de 230 hectares. Néanmoins, ce chiffre sera bientôt revu nettement à la baisse. La principale raison est liée à la construction du barrage de Kef Eddir localisé dans la commune de Damous, dans la wilaya de Tipaza. Le recul en eau de ce barrage aura pour conséquence, en effet, la récupération de quelque 200 ha dont une partie non négligeable est occupée par les serres. Cette nouvelle donne a déjà poussé plus d'un agriculteur ayant accepté les compensations en espèces, à louer des terres ailleurs, au niveau d'El Abadia ou un peu plus loin à l'extérieur de la wilaya, sur le littoral, nous dit-on. D'autres, et ils sont nombreux d'après la même source, espèrent encore être indemnisés en nature pour pouvoir continuer leur activité dans le monde agricole. Dans ce sillage, signalons que l'opération de dédommagement des fellahs concernés suit son cours, a indiqué la même source. S'agissant des habitants de la localité, ces derniers bénéficieront d'un plan spécial de relogement. Récemment, les instances compétentes ont procédé à la pose d'une clôture autour du périmètre relevant de l'Agence nationale des barrages. En outre, un arrêté émanant du wali, au début de l'année, a interdit toute construction dans la zone en question ainsi que toute nouvelle plantation, a t-on appris d'une source proche de la DSA. La mise en exploitation du barrage de Kef Eddir, prévue en 2012, sonnera t-elle le glas d'une technique agricole ayant fait la fierté des agriculteurs de la région d'El Abadia depuis des années ? Tout porte à le croire. Néanmoins, la grande consolation est que cet ouvrage contribuera à alimenter en eau potable et d'irrigation, trois wilayas (Tipasa, Aïn Defla et Chlef). A ce titre, les populations des communes de Tachta, El Abadia et Aïn Bouyahia dans la wilaya de Aïn Defla bénéficieront d'un apport de 5,77 millions de m3 /an. Quant au périmètre d'irrigation du moyen Chelif, il sera renforcé par un volume de 13,59 millions de m3.