L'APC est en situation de blocage depuis 2 ans et la population subit les affres de l'«oubli» frappant la région. Des dizaines d'habitants de la commune de Timezrit ont saisi récemment par écrit les autorités de wilaya et le procureur de la République près le tribunal de Bordj-Ménaïel, leur demandant de constituer une commission d'enquête en vue de faire toute la lumière sur la gestion des affaires de la municipalité. Les auteurs de la lettre se plaignent de la dégradation de leurs conditions de vie et s'insurgent contre «la gestion catastrophique» de la commune par les responsables locaux. «Ces élus nous ont marginalisés. Les lois sont de tout temps foulées aux pieds ; et nous, nous ne savons plus où va l'argent dégagé par l'Etat pour le développement de la municipalité», tempêtent les signataires. Cette commune, ajoutent-ils, ne dispose ni de maison de jeunes, ni de salle de sport ou tout autre endroit pouvant servir de lieu de rencontre et d'occupation pour la jeunesse, déplorent les habitants de Timezrit. Pour des raisons non justifiées, même le projet de bibliothèque communale n'est pas encore lancé, alors que le siège de l'APC est de tout temps pris d'assaut par les villageois, venant réclamer des solutions concrètes à leurs diverses préoccupations. Il y a une vingtaine de jours, et suite à leur incapacité à répondre aux doléances de leurs administrés, ce sont le premier et le second vice-président de l'APC qui ont affiché au public leur démission de la collectivité. Les textes de ces démissions ont été placardés devant le siège de la mairie à la suite d'une action de protestation, organisée par des citoyens revendiquant leur droit de bénéficier de l'aide de l'Etat à l'auto-construction. Les protestataires dénonçaient notamment la manière avec laquelle ce dossier est géré et la fuite en avant des élus devant les promesses non tenues quant aux engagements d'octroi d'autres aides en la matière. Pour le moment, indiquent ces habitants, «notre localité n'a bénéficié que 210 aides dont 78 en avril dernier. Le P/APC nous a promis que toutes les demandes seront satisfaites, mais aujourd'hui il n'ose même pas afficher la liste de ces 78 bénéficiaires du dernier quota», s'indignent-ils. En février 2010, le maire avait signé un document dans lequel il s'est engagé que tous les dossiers relatifs à l'habitat rural seront traités et validés au fur et à mesure, d'ici à la fin du mois d'avril de la même année. Plus d'une année après, toujours rien. En outre, la population réclame le lancement des travaux du lycée, prévu depuis 2009 pour la municipalité en vue de mettre un terme au calvaire qu'endurent les lycéens, contraints de se déplacer jusqu'à Bordj-Menaiel pour suivre leurs études. Pour rappel, depuis février 2009, l'assemblée actuelle traverse toujours une situation de blocage. Le retrait de confiance signé contre le président de l'APC par 6 élus sur 9 que compte l'assemblée n'est toujours pas validé par les autorités compétentes. Toutes les correspondances adressées au wali pour l'application de la loi en vigueur n'ont pas été suivies d'effet, pendant que la population ne cesse de subir les néfastes conséquences. C'est pourquoi les habitants de la région demandent aujourd'hui aux autorités administratives de la wilaya à faire toute la lumière sur la gestion des dossiers, notamment du PPDRI, du FONAL, du Couffin de ramadhan 2010 ou encore de celui de l'emploi. Dans leur écrit, les protestataires appellent à mettre au jour les procédures d'octroi des marchés publics, tels que ceux portant aménagement du stade communal et des projets d'éclairage public, réalisés depuis 2007 à nos jours.