Le produit (1500 boîtes) est bloqué depuis février dernier au port d'Alger en raison de l'absence de notice en langue arabe. La vie d'une quarantaine d'enfants atteints de phénylcétonurie est mise en danger. La Direction de la concurrence et des prix (DCP) au ministère du Commerce vient de refuser pour la deuxième fois, après recours de l'importateur, de délivrer le visa de contrôle qualité du lait pour nourrissons pour absence de notice en langue arabe. Dans une correspondance en réponse à l'importateur datant du 19 avril, la DCP souligne que «l'absence d'une notice de mode d'emploi en langue arabe constitue une infraction aux dispositions de la loi 09-03 du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et la répression des fraudes», d'où le rejet du recours. Le produit (1500 boîtes) est bloqué depuis le mois de février dernier au port d'Alger. Il est importé à marge nulle par le laboratoire algérien Vapropharm pour le compte d'une association caritative à but non lucratif. Ce type de produit, pourtant nécessaire pour éviter à des nourrissons un handicap mental irréversible (atteinte cérébrale), est classé sur la liste des compléments alimentaires soumis par la loi au marquage en langue nationale et à 56% de droits et taxes. Une lettre de recours a été adressée par l'importateur à la DCP, expliquant la gravité des lésions neurologiques et l'importance de ce produit sur l'évolution de l'état de santé de ces nourrissons, dont une quarantaine sont aujourd'hui dans le besoin. En vain. L'association Inner Wheel (roue dans roue) créée en 1999 pour venir en aux parents des malades a, de son côté, frappé à toutes les portes mais rien n'a été fait malgré toutes les explications fournies sur la gravité de la maladie qui touche une quarantaine d'enfants. «Le lait en question est mis à la disposition des parents gratuitement depuis 2007. L'enfant a besoin de quatre boîtes par mois, et ce, jusqu'à l'âge de 8 ans. Le prix d'une boîte revient à plus de 10 000 DA. Nous avons sollicité toutes les institutions, à savoir les ministères de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale, de la Solidarité, mais en vain», nous a-t-elle déclaré dans une précédente édition. Pour rappel, une quarantaine d'enfants atteints de phénylcétonurie, une maladie génétique grave, risquent une détérioration de leur état de santé en raison du manque de ce lait spécial sans phénylalanine XP Maxa Med (1er âge et 2e âge). Une situation urgente qui interpelle le ministère de la Santé pour prendre les mesures nécessaires afin de préserver la vie des ces enfants et soulager la détresse des parents. Cette institution a été encore saisie cette semaine par l'importateur Vapropharm au même titre que le ministère du Commerce, les informant que l'autorisation de dédouanement a été refusée. L'importateur a décidé de «procéder à la réexportation du produit et à l'arrêt de cette activité. Il revient à l'autorité de prendre en charge ces patients algériens. Pour notre part, nous avons saisi à maintes reprises toutes les structures concernées sans résultat, y compris la présidence de la République».