Ce secteur traverse une crise majeure. Même si depuis la mi-février, la plupart des pays occidentaux ont levé les restrictions sur les départs vers ce pays, les touristes se font rares. L'instabilité politique et la proximité de la Libye semblent pour le moment décourager les vacanciers. Du coup, les complexes hôteliers restent vides et les tour-opérateurs sont obligés de casser les prix pour faire revenir les clients et éviter un désastre économique. Le tourisme est, en effet, l'un des secteurs les plus dynamiques de l'économie du pays. Un secteur qui emploie directement et indirectement près de 400 000 personnes et représente 8% du produit intérieur brut (PIB). Premier pourvoyeur de devises, l'industrie touristique couvre 60% du déficit de la balance commerciale. Le tourisme tunisien, c'est aussi 3,4 milliards de dollars de recettes, 15% des exportations et 27 millions d'euros pour la promotion (soigner l'image, l'attractivité). Pour sortir la tête de l'eau, il sera procédé à l'organisation d'une grande campagne publicitaire via divers supports médiatiques et réseaux sociaux, car il a été constaté que plusieurs touristes choisissent leur destination à travers des sites Internet. Certaines régions verront bientôt l'organisation de festivals afin de mieux valoriser la diversité et la richesse du produit touristique tunisien. C'est le ministre du Commerce et du Tourisme en personne qui fera des interventions sur plusieurs chaînes européennes, dont RTL, France O, TV5 et Canal 5, entre autres, pour laisser entendre que la Tunisie est prête à accueillir ses hôtes et visiteurs dans des conditions aussi aisées que confortables. Cette campagne concerne aussi l'Algérie. Il s'agit d'attirer plus de 350 000 touristes algériens, au cours des mois de juin et juillet 2011, contre une moyenne de 400 000 auparavant. Les marchés algérien et maghrébin demeurent des marchés stratégiques pour la Tunisie et l'objectif recherché est d'encourager le touriste algérien à continuer de passer ses vacances en Tunisie. Il y a lieu de rappeler qu'un million de touristes algériens visitent la Tunisie chaque année et fournissent des recettes de 400 à 600 millions de dinars. Pour la majorité des professionnels du voyage, les affaires repartent, mais c'est un processus graduel. Les touristes se laisseront convaincre de revenir en Tunisie, pensent-ils, «destination aux prix imbattables habituellement». A commencer par ceux dont les budgets sont serrés. Ils formulent une hypothèse de travail, mais pas forcément une future tendance. Selon les premières estimations, le taux d'occupation moyen des hôtels balnéaires devrait tourner autour de 60% en juillet et de 70% dans le meilleur des cas au mois d'août. De cette conjoncture exceptionnelle, c'est certainement la clientèle locale qui devrait tirer les meilleurs profits. Faire le maximum pour relancer au plus vite le tourisme en Tunisie, tel semble être en tout cas la démarche des autorités de ce pays. Depuis la levée des restrictions de voyage, les tour-opérateurs misent plus que jamais sur les petits prix. Les réservations reprennent le pas sur les annulations, mais les intentions de départ restent inférieures de moitié à leur rythme habituel.