Remplissant pourtant toutes les conditions requises, de nombreux postulants se sont vus éliminés, sans explications convaincantes. Le bonheur de plus de soixante fonctionnaires ayant voulu acquérir un logement dans le cadre de la formule du fonds de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) se transforme ces jours-ci, en un incommensurable drame, d'autant plus que des noms d' « attributaires » ont été rayés des listes des bénéficiaires de ces logements, faisant encore couler beaucoup d'encre. «C'est par le canal du bouche à oreille qu'on apprend que la liste définitive a été établie. Au lieu de nous délivrer le bon du premier versement, un agent qui nous accueille au seuil de la porte de la direction du FNPOS de Sétif, nous annonce la triste nouvelle. Nous n'avons même pas eu droit à la moindre explication justifiant notre « élimination ». Par manque d'arguments, les gestionnaires qui, non seulement, n'ont pas voulu afficher les nouvelles listes, ont piétiné les conditions exigées pour l'obtention d'un appartement d'un tel segment, et n'ont pas voulu nous affronter », dira, à bout de nerf, un groupe de fonctionnaires qui s'est approché hier de nos bureaux. Dépités par ce douloureux retournement de situation qui touche de nombreux pères et mères de familles, nos interlocuteurs, qui ne sont pas disposés à abdiquer, enfoncent le clou et menacent : « Pour masquer leurs manœuvres, les gestionnaires du dossier ne disposant en outre d'aucun argument valable pour nous convaincre, se cachent derrière de faux alibis qui ne tiennent pas debout. Pour certains d'entre eux, les demandeurs titulaires de plus de 70 points ne sont pas éliminés. Or la réalité est toute autre. Des fonctionnaires disposant 73 et 75 points ont été écartés. Au moment où une bénéficiaire née en 1973 a été maintenue », soulignent des recalés qui ajoutent : « Comme le ridicule ne tue pas, on vient nous dire, sept ans après le dépôt et l'étude de nos dossiers, que la commission de classification des demandes s'est trompée. Remplissant pourtant toutes les conditions (expérience et salaire), je me vois, à l'instar de bon nombre d'autres requérants vivotant dans des conditions précaires, rayé de la liste sans aucun motif .Cette manière de faire me scandalise et me révolte à la fois. C'est ce genre de comportement qui pousse les gens à l'extrême. Pour dénoncer un fait de prince ne disant pas son nom, nous venons d'adresser des correspondances aux plus hautes sphères de l'Etat que nous sollicitons pour mettre un terme à cette hogra déguisée. Afin d'être rétablis dans nos droits, nous sommes décidés à aller jusqu'au bout », précisent nos interlocuteurs qui comptent durcir leur mouvement. Pour une banale ressemblance de nom, un père de famille saute, tel un fusible. «Pour maquiller leur magouille, on me dit que je suis propriétaire d'un local à Constantine. Au lieu de vérifier les filiations des uns et autres, on me dégomme aussi facilement. Comme on travaille avec le crayon noir et la gomme, il est aisé de supprimer. Je profite de l'opportunité que m'offre votre organe de presse pour solliciter l'intervention du président de la République pour qu'il mette un terme à ces dépassements à l'origine des contestations et colère des citoyens obligés le plus souvent à occuper la route pour se faire entendre », déclare, non sans colère, un malheureux postulant totalisant 75 points lui permettant de figurer en pôle position parmi les 400 lauréats de Sétif ville. Pour rappel, les 600 logements FNPOS de la wilaya de Sétif (200 à la cité Gaoua, 200 à la cité El Hidhab et 200 entre El Eulma, Aïn Arnat, Aïn Oulmène et Aïn Azel), dont les listes ont été affichées en novembre 2010, avaient pour un retard de livraison suscité une longue attente et moult désagréments pour de nombreux fonctionnaires qui ne voient toujours pas le bout du tunnel.