Le 27 novembre dernier, les responsables du musée Emir Abdelkader ont marqué d'une façon certes modeste le 173e anniversaire de l'investiture du Moubaya de l'Emir Abdelkader (27 novembre 1832) en organisant des sorties pour les élèves sur le chantier de ce que fut la manufacture d'armes de l'Emir. Une occasion pour nous d'évoquer l'état d'avancement des travaux entamés en mai dernier. Pour rappel, la manufacture appelée aussi Forge de l'Emir ou fonderie fut construite en 1839 à Miliana sur le versant d'un ravin et de l'oued El Anasser, en contrebas des vieux remparts de la ville. L'usine était gérée par Alquier Cazes, ingénieur minéralogiste et déserteur de l'armée française converti à l'Islam. Signalons qu'après un retard enregistré dans le lancement du projet, celui-ci a été confié au bureau d'études algérois Handassa Oua Bina spécialisé dans la restauration des monuments et sites historiques. Quant au suivi de l'antenne technique, il est pris en charge par les responsables de l'antenne locale de l'Agence nationale d'archéologie sous tutelle du ministère de la Culture. Concernant le taux d'avancement des travaux, Benyoucef Abbas Kebir, responsable de l'agence, nous fera savoir que le taux physique est actuellement de près de 20%, sachant que l'ouvrage a perdu au fil du temps quelque 60% de son bâti, selon notre interlocuteur. Rappelons que l'opération consiste à restituer les plans originaux de l'édifice, en confortant les structures existantes et en veillant au respect des techniques de construction de l'époque selon les moyens disponibles. Le chef de l'agence nous apprendra également que des fragments d'outillage, vestiges de la forge, ont été récupérés sur les lieux lors des travaux de déblaiement et de nettoyage. Enfin, il y a lieu de signaler que l'opération de restauration de la manufacture d'armes de l'Emir Abdelkader, dont le coût s'élève à 26 millions de dinars et dont le délai de réalisation est fixé à 15 mois, s'inscrit dans un vaste projet visant à créer un espace culturel et historique où seront réhabilités les métiers du feu, à côté d'une bibliothèque. La réalisation de ce programme permettra selon nos interlocuteurs de créer des emplois au niveau du site qui sera rattaché au musée. D'aucuns espèrent que cette entreprise louable au-delà de son aspect économique et social contribuera à réconcilier les jeunes désœuvrés et désabusés avec une page glorieuse de l'histoire de leur ville.