Retranchée à quelques kilomètres de la RN27, reliant Constantine à la commune d'Ibn Ziad, menant vers la wilaya de Mila, et traversée par le chemin de wilaya n°102, -sa seule artère principale-, la paisible commune de Messaoud Boudjeriou donne l'impression de vivre un isolement qui dure, en dépit des efforts déployés pour améliorer le cadre de vie des habitants de cette région à vocation rurale. Si l'entrée de la commune laisse apparaître aux visiteurs des ilots de bâtiments à trois étages, la plupart des constructions sont de type rural, dont certaines remontent à l'époque coloniale. La ville n'offre pas grand-chose sur son boulevard principal qui concentre l'essentiel de l'activité commerciale, une station de bus et quelques bâtisses administratives dans cette bourgade, anciennement connue par Aïn Kerma et dont la naissance remonte à 1886, ce qui fait d'elle l'une des plus anciennes communes d'Algérie. Pourtant, cette dernière demeure encore en quête de projets de réhabilitation et d'aménagement. « Le pont exigu construit depuis des décennies sur l'oued Bagrat, situé à l'entrée du chef-lieu de la commune, pose toujours un problème à la circulation, en plus de cela le chemin de wilaya n°102 s'est dégradé et a besoin de travaux de réhabilitation », ont déclaré les habitants, qui ont réclamé aussi des travaux d'aménagement urbain lors de la récente visite d'inspection du wali de Constantine. « Les principales artères de la ville sont dans un mauvais état et la circulation devient plus difficile durant l'hiver, en plus, l'état des routes reliant les différentes localités est déplorable, ce qui plonge ces dernières dans un isolement total », notent-ils. Une situation qui décourage surtout les transporteurs, dont la plupart refusent d'assurer la liaison entre Messaoud Boudjeriou et Constantine, ainsi que les destinations d'Ibn Ziad et Hamma Bouziane. « Chaque matin, nous attendons longtemps l'arrivée des rares bus et des quelques taxis qui desservent la commune, alors que le service cesse dès 17h ; pour les travailleurs qui se déplacent à Constantine, il faut avoir de la chance pour trouver le moyen de rentrer chez soi en fin de journée », affirment certains résidants.