Les architectes de la wilaya de Bouira ont observé, ce dimanche 15 mai, un sit-in de protestation devant le siège de la wilaya pour dénoncer la précarité de leurs conditions de travail. Ils étaient une vingtaine à venir exiger du respect de l'administration et à remettre en cause le cahier des charges en vigueur qui, affirme-t-on, n'arrange pas la corporation des architectes et surtout les nouveaux d'entre eux. « Le cahier des charges porte atteinte surtout aux nouveaux architectes », souligne Leham Aomar, architecte et président de la délégation de Bouira. Ainsi, dans une la plate-forme revendications envoyée aux autorités, les architectes protestataires exigent de celles-ci le droit d'exercice de leur profession dans la wilaya, le droit des honoraires dignes de la profession, le respect et promotion des relations de partenariat maître d'œuvre/maître d'ouvrage. « On a élaboré une plate-forme de revendications qu'on a remise à l'APW depuis près d'un mois, mais on n'a reçu aucune réponse à ce jour. Cela c'est du mépris de la part de l'administration», s'indigne notre interlocuteur. Les architectes demandent également l'introduction du droit de recours dans les cahiers de charges, de bannir les concours d'adaptation et de les associer dans les examens de construction. « Il y a des maîtres d'ouvrage qui sont en train de lancer actuellement des concours d'adaptation, une chose qui n'a jamais existé auparavant. En d'autres termes, cela va démunir l'architecte de son essence même qui est la créativité. En plus, cette pratique est antiréglementaire », ajoute M.Leham. Il est à préciser que pour le projet du nouveau pôle universitaire à réaliser à Bouira, les autorités compétentes ont lancé un concours d'adaptation. Pour M.Ikhlef Amine, membre du bureau local d'Alger, il faut en finir avec la précarité dans la production architecturale. Pour que l'idée soit une réalité, ce dernier parle d'un nouveau cahier des charges qui sera élaboré incessamment par les délégations du centre. « Les architectes veulent en finir avec les conditions précaires de la production architecturale. À partir de maintenant on va élaborer, nos les architectes du centre, un cahier des charges qui va être un contre-projet de celui établi par l'administration », dit-il. Et Ikhlef Amine d'enchaîner : «La qualité de l'architecture est une revendication de l'architecte lui-même. Mais le cahier des charges qui donne la primauté aux moyens, c'est-à-dire un éminent architecte qui propose un chef-d'œuvre architectural, tout simplement son œuvre sera rejeté parce qu'il n'a pas de voiture ni appareil topographique…etc. ».