La formation médicale continue constitue l'objectif principal que se fixe l'association scientifique «Ad-Fratres», consciente des besoins croissants des médecins en matière d'information sur les évolutions que connaît le secteur des soins de santé. Malheureusement, confie un organisateur, les moyens financiers sont dérisoires face à la stratégie de formation que les réseaux de formation ambitionnent de mettre en place. «Pour organiser de telles rencontres généralement on fait appel à des financements publics. Or, la CNAS, en tant que bailleur de fonds, est de son intérêt de se constituer partie prenante dans la formation des médecins de premiers recours (généralistes)», explique notre interlocuteur. La gestion de la CNAS, selon notre interlocuteur, est basée sur un bilan comptable à l'origine d'un bon nombre de restrictions: L'ordonnance ne doit pas dépasser les 2000DA, les médecins ne doivent pas prescrire plus de 4 ou 5 médicaments… Face à cette façon de faire, les membres de cette association pensent que la CNAS, pour diminuer ces prescriptions irrationnelles, doit établir un partenariat avec les réseaux de formation de base «les résultats d'un tel projet ne sont que bénéfiques pour le médecin, le patient et pour la CNAS». «Un médecin bien formé avec un esprit critique développé améliore sa pratique, la qualité des soins qu'il prodigue et le choix des médicaments à prescrire. Ces compétences acquises se répercutent concrètement sur le bailleur de fonds qui n'aura pas à débourser des sommes colossales pour le remboursement des frais médicaux», indique le porte-parole de l'association. Un autre thème, qui n'est pas des moindres, a fait l'objet d'une série de conférences-débats présentées devant un parterre composé essentiellement de médecins généralistes. Il s'agit de la pharmacovigilance : surveiller et enregistrer les effets indésirables résultants de l'utilisation d'un médicament. Ce thème, suite à la polémique suscitée par le Médiator, s'est imposé naturellement pour ces 16èmes entretiens. Selon notre interlocuteur, le médecin algérien n'est pas du tout informé sur la pharmacologie des médicaments quels qu'ils soient. À l'étranger, en France par exemple, il existe un organisme l'AFSSAPS qui accorde l'autorisation de commercialisation des produits pharmaceutiques et procède à sa surveillance dans la pratique pour éventuellement relever les effets secondaires surtout indésirables relatifs à l'utilisation d'un médicament. En fonction des informations récoltées elle établit des notifications qu'elle transmet périodiquement aux médecins de base afin de les informer sur les médicaments. En Algérie, l'on déplore l'absence totale de ce genre d'informations, d'ailleurs la majorité des médecins ignorent qu'il existe un centre de pharmacovigilance à Alger. S'exprimant à ce sujet notre interlocuteur dira : «nous allons essayer d'établir un contact avec le centre d'Alger pour mettre en place un système d'échanges d'informations concernant les médicaments présentant des effets indésirables et autres anomalies». Et d'ajouter: «J'étais outré de constater que des gens reçoivent des informations par SMS les mettant en garde contre l'utilisation de Rhumafed alors que ce sont les médecins qui devaient être alertés les premiers s'il existait une structure d'information», conclut notre interlocuteur.