De l'avis du conférencier, le système LMD a rendu les étudiants plus libres et autonomes, mais le manque de moyens dans certaines universités et facultés a fait «jaser les étudiants». Je ne peux pas imaginer une université algéro-algérienne. On doit s'ouvrir et avoir des étrangers dans nos universités», a déclaré Djoudi Merabet, recteur de l'université de Béjaïa, hier, au forum d'El Moujahid. De l'avis de cet universitaire, qui a plaidé durant toute la matinée en faveur du système LMD, les compétences sont mondialisées. C'est pourquoi il faut multiplier les efforts pour les attirer et les convaincre à s'installer en Algérie. M. Merabet reconnaît tout de même que la fuite des universitaires algériens vers d'autres pays ne s'explique pas uniquement par des raisons économiques. Au sujet de la démocratisation de l'université algérienne, l'une des revendications majeures des étudiants, notamment à l'université de Béjaïa, M. Merabet répondait par des interrogations. «On va élire des responsables ? C'est ça la démocratie ? Qu'est-ce qu'il faut à l'université ? C'est ce débat qu'il faut développer à l'université», argumente-t-il. D'après lui, la démocratisation doit s'exercer au niveau de la gestion et de la gouvernance. Une fois ce gage réussi, «la démocratisation de l'université n'est que la cerise sur le gâteau», estime-t-il. En ce qui concerne son départ, comme le réclame les étudiants de Béjaïa, M. Merabet affirme que si celui-ci est lié à la démocratisation, il est prêt à partir, tout en précisant que c'est celui qui l'a nommé qui doit décider. Le recteur de l'université de Béjaïa exclut le rejet des étudiants du système LMD. «C'est la minorité (faisant allusion aux étudiants du système classique) qui cherche la reconnaissance. Ce n'est pas l'échec du LMD qui a poussé les étudiants à la protestation», se justifie-t-il. De l'avis de ce responsable, le système LMD a rendu les étudiants plus libres et autonomes. Mais le manque de moyens dans certaines universités et facultés a fait «jaser les étudiants». «Il y a un véritable problème de communication, de coaching qui a fait que ces étudiants protestent», commente-t-il. Pour le retard résultant de la grève des étudiants à l'université de Béjaïa, le recteur souligne qu'il n'est pas enseignant de tous les étudiants de cette université. De ce fait, il n'est responsable que concernant ses propres étudiants. «Si l'étudiant n'a pas fait d'étude et l'enseignant lui donne la note, je ne peux rien faire. Ce qui m'intéresse, c'est de situer les responsabilités», insiste-t-il.