Le séminaire national sur le LMD comme alternative à l'enseignement supérieur, organisé mercredi dernier par l'université Kasdi Merbah de Ouargla, s'est avéré instructif, de l'avis des enseignants et des étudiants soulagés de voir certaines de leurs appréhensions aplanies. Ouargla : De notre bureau Il s'est surtout agi du basculement de l'enseignement supérieur du système classique au système LMD. Le thème est d'actualité, vu que l'université de Ouargla, qui était en proie à certaines réticences en matière de généralisation du système LMD aux sciences humaines, juridiques et sociales, s'apprête justement à ce basculement l'année prochaine. Le séminaire a donc été animé par les recteurs de quatre universités de l'Est, pilotes dans le domaine du LMD notamment celle de Annaba qui est la première du pays à effectuer le passage de la licence au mastère. Loin de s'étaler sur les expériences propres à chaque université, les communications se sont focalisées autour des principes fondamentaux du système LMD, ses applications sur le terrain, la gestion individuelle des étudiants, l'évaluation, la progression et enfin la démarche qualité dans le système LMD. Les débats quant à eux se sont axés sur les inquiétudes des enseignants et étudiants vis-à-vis de la généralisation à venir. Une généralisation à laquelle le corps enseignant estime ne pas avoir été associé et dont les étudiants de la promotion pilote de la faculté d'économie de Ouargla à titre d'exemple ne comprennent pas l'opportunité. Ces étudiants s'estiment des cobayes livrés à eux-mêmes dans un climat de tension qui a duré trois ans. Beaucoup ne connaissent pas l'aboutissement de leur formation même s'ils reconnaissent l'efficacité du programme prodigué. Le doyen de la faculté parle quant à lui de réussite totale, vu que les 70 étudiants de la promotion affichent des moyennes élevées et des aptitudes supérieures en mathématiques grâce au système LMD, comparativement à leurs camarades du système classique. Côté enseignants, les uns s'interrogent sur les insuffisances en matière de gestion individuelle des étudiants, vu le nombre croissant des étudiants chaque année, les autres mettent comme préalable à la généralisation du LMD la promulgation du statut de l'enseignant, une large vulgarisation du système et la préparation de l'environnement idéal à sa mise en place. D'aucuns pensent que ces appréhensions sont tout à fait algériennes et que les résistances finiront par s'atténuer avec le temps en mettant en évidence un seul objectif, celui de la nécessité absolue de mettre l'université algérienne au diapason des universités du monde, d'autant plus que 45 d'entre elles se sont mises au LMD. Loin de rechigner à la nouvelle relation enseignant - étudiant qui favorise la création d'équipes pédagogiques qui contrôlent la cohérence de l'enseignement donné et accompagnent l'étudiant, c'est la valorisation de leur statut que les enseignants attendent. Ces derniers ont demandé à être préparés à ces nouveaux statut et rôle qui leur incombent. Des sessions de formation des formateurs appelées à mettre en œuvre le système LMD sont leur principale revendication.