Nous sommes dispersés, nous n'avons plus de vie normale ; certains sont hébergés par des parents, d'autres par des amis, alors que plusieurs dorment dans un local commercial, prêté par des proches. Nos effets sont entreposés dans une école. Notre situation est dramatique ; aidez-nous, monsieur le wali, on ne pas patienter plus que cela !» C'est le cri de détresse que lancent plus de 200 familles en attente de relogement, qui habitaient à la rue de Roumanie. Une dizaine de femmes les représentant, se sont rapprochées de nos bureaux pour nous relater le calvaire qu'elles endurent au quotidien, depuis la démolition pour les besoins du projet du Transrhummel, de leurs maisons au mois d'avril 2010. « Les conséquences de cette dispersion sont lourdes pour la cohésion et la stabilité de nos familles; nos enfants errent dans les rues, au risque de basculer dans la délinquance en l'absence de repères familiaux», disent-elles. Pour rappel, ces familles s'étaient déplacées l'été dernier à Alger pour faire valoir leurs droits après que 27 personnes d'entre elles, dont 6 hommes, avaient été interpellées par la justice pour avoir observé des sit-in sur le terrain où étaient érigées leurs habitations. Ce collectif d'anciens habitants de la rue de Roumanie rappelle que le wali leur a fait, il y a une quinzaine de jours, la promesse de solutionner prochainement leur problème.