La tripartite économique du 28 mai portera essentiellement sur la production nationale et la régulation du marché. Le crédit à la consommation et le credoc seront également abordés. A près un long silence, Abdelmadjid Sidi Saïd, patron de la centrale syndicale, s'est exprimé hier sur la situation sociale, marquée par d'importants mouvements de contestation qui durent depuis des mois. Lors d'une réunion préparatoire de la tripartite économique (gouvernement- patronat-UGTA) prévue le 28 mai prochain, le secrétaire général de l'UGTA a défendu bec et ongles son bilan devant les responsables des fédérations. Sans tomber dans l'insulte ni l'invective, Sidi Saïd a répondu aux attaques qui ont ciblé la centrale syndicale, clamant haut et fort que «l'UGTA a les pieds solides et profondément enracinés dans le sol». Il estime que la démonstration de force à travers des grèves et autres mouvements de contestation sociale n'est pas le meilleur moyen de défendre les intérêts des travailleurs. «Nous n'avons aucune animosité à l'égard des syndicats autonomes. Ils ont le droit d'exister. Et c'est le terrain qui déterminera la valeur et le poids de chacun. On peut diverger dans la méthode, mais l'objectif reste le même. Le dialogue social, auquel nous croyons et nous nous attachons tous, est, certes, le chemin le plus dur, mais il est aussi celui qui ramène des résultats», soutient-il, avant de souligner que «l'UGTA ne cherche pas le monopole». Selon lui, la ligne de conduite de la centrale syndicale demeure la même, à savoir «la défense et le respect de la République». Assurant que «l'UGTA n'est pas une organisation qu'on instrumentalise», Sidi Saïd a exprimé sa «grande fierté» d'appartenir à «cette famille syndicale» qui a «participé à la stabilité du pays». Revenant sur le «mouvement de redressement» lancé il y a quelques semaines par quelques syndicalistes mécontents de sa gestion, le premier responsable de l'UGTA a qualifié d'«immorale» la démarche elle-même, car «elle n'est basée sur aucun projet ni réflexion». Fort de ses soutiens à l'intérieur de la centrale syndicale comme au sommet du pouvoir, Sidi Saïd dit avoir déjà tourné la page et «réglé le problème». Abordant l'ordre du jour de la tripartite économique, le SG de l'UGTA a indiqué que cette rencontre portera sur la promotion de la production nationale. Il sera également question du contrôle et de la régulation du marché. «Nous allons mettre un accent particulier sur un élément important sur l'échiquier national de l'investissement et du développement économique, à savoir la nécessité de disposer d'instruments nécessaires, qu'ils soient juridiques, financiers ou humains, pour la promotion de la production nationale», a-t-il déclaré lors de cette réunion de coordination ayant regroupé le secrétariat national de l'UGTA et toutes les fédérations affiliées à la centrale syndicale. Le crédit à la consommation et le credoc seront également abordés. Selon lui, cette tripartite devrait aboutir à des mesures à même de permettre aux citoyens, en particulier aux travailleurs, de pouvoir réellement ressentir l'impact des augmentations de leurs salaires en mettant fin aux «effets néfastes» de la spéculation à travers des mécanismes précis. Quant à la tripartite sociale, prévue en septembre prochain, Sidi Saïd a souligné que l'UGTA a déjà fait 60% du travail. Les dossiers à soumettre à cette réunion sont, entre autres, ceux de la main-d'œuvre algérienne dans les entreprises étrangères, du travail temporaire et celui de la représentation syndicale au niveau des entreprises étrangères activant en Algérie.