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Installation de la commission de suivi des conventions-cadre dans le secteur privé : Un million de travailleurs concernés par la revalorisation salariale
• Les résultaTs des négociations seront soumis au mois de mai • L'UGTA et le Patronat veulent fermer la porte aux importateurs des produits de consommation La réunion-bipartite qui a regroupé hier à la maison du Peuple les deux partenaires sociaux à savoir, la Centrale syndicale et le Patronat signataire du pacte économique et social (CNPA, CAP, CGEA, CIPA) a été l'occasion pour s'exprimer sur des événements de l'heure et interpeller le gouvernement sur des questions notamment d'ordre politique. Alors que cette réunion avait comme seul ordre du jour l'installation de la commission de suivi chargée de réviser les conventions-cadre, le débat a été élargi à différents thèmes, dont la politique économique du pays et les dernières décisions prises par les Etats-Unis et la France de mettre l'Algérie sur une liste noire. Les deux partenaires sont sortis avec des positions communes. Il n'est pas tolérable, pour eux, d'accepter «toute ingérence étrangère» dans les affaires économiques du pays comme il n'est pas question de se taire sur «toute action touchant la dignité des Algériens». LE FCE APPELÉ À S'IMPLIQUER DANS LE PROCESSUS DE REVALORISATION SALARIALE Officiellement installée par la Centrale syndicale et le Patronat signataire du pacte économique et social, la commission chargée de revoir l'accord paraphé lors de la tripartite de 2006 portant la convention-cadre du secteur économique privé dispose d'un délai allant jusqu'au mois de mai pour présenter les résultats des négociations qui se dérouleront principalement autour de la revalorisation salariale. Celle-ci ne sera pas unifiée, tiennent à souligner les partenaires sociaux qui précisent que toute augmentation dépendra de la santé financière de l'entreprise. Une autre précision de taille à soulever. Les partenaires se sont mis d'accord sur le principe de l'effet rétroactif depuis le mois de janvier 2010. Pas moins d'un million de travailleurs immatriculés à la sécurité sociale, relevant du secteur économique privé, seront concernés par cette revalorisation salariale qui prendra donc effet avec des différents seuils. Encore faut-il que toutes les organisations patronales s'impliquent dans ce processus. Une raison pour laquelle les signataires du pacte économique et social interpellent le Forum des chefs d'entreprise (FCE) pour qu'il adhère à cette démarche «louable à plus d'un titre» au profit des travailleurs, pour reprendre les déclarations du secrétaire général de la Centrale syndicale. Ce dernier a indiqué que concernant la presse privée, l'UGTA saisira par écrit les éditeurs afin de les exhorter à entamer le processus de négociation avec la fédération des journalistes. Mandaté par les présidents des quatre organisations patronales présents à la réunion, M. Sidi Saïd a expliqué les tenants des négociations indiquant qu'il est question de revoir la partie des rémunérations de l'accord ainsi que sa partie législation si cela s'avère nécessaire. Le plus important selon M. Sidi Saïd «les accords vont aboutir à la mise en place de nouvelles mesures qui devront être concrétisées sereinement sur le terrain». Pour ce faire, l'Inspection du travail doit jouer son rôle. «Dans ce cadre, nous devons nous inspirer du nouveau code du travail qui est le fruit de la sollicitation des partenaires sociaux au gouvernement. Jusqu'à maintenant, nous sommes gérés par les lois sociales de 1990», a dit le SG de l'UGTA précisant que le «projet de loi avance bien et sa promulgation est prévue avant la fin de l'année en cours». Il fera, selon ses propos, l'objet d'une discussion préliminaire avec chaque partenaire social en vue de l'enrichir avant de le soumettre à un autre examen dans un cadre tripartite. «BASTA À L'IMPORTATION TOUS AZIMUTS !» Une bonne partie du débat s'est articulée sur les dernières mesures décidées dans le cadre de la loi de finances complémentaire et la loi des finance pour 2010. Le Patronat qui souhaite plus de concertation dans la prise de décision, soutient que ces mesures ont finalement des avantages permettant la promotion de la production nationale. La Centrale syndicale a réitéré sa position quant à ces deux lois indiquant qu'elles «servent l'intérêt du pays». Tout en saluant «la redynamisation de la machine productive nationale», Sidi Said a mis l'accent sur la nécessité de mettre un terme à l'importation. «Fermer les robinets et les portes sur l'importation des produits de consommation». Et d'ajouter : «C'est intolérable de continuer d'importer des produits notamment agricoles car cela n'engendre que la spéculation et diminue le pouvoir d'achat des citoyens». Les partenaires sociaux sont pour l'importation des usines et de savoir-faire et non pas des produits. Selon Sidi Said, il aurait été préférable que la facture de 118 millions de dollars représentant le volume d'importation des produits électroménagers en 2008 soit consacrée au renouvellement des usines. L'Etat doit remettre l'instrument de régulation du marché. « Si l'UE ou l'OMC acceptent, c'est tant mieux sinon nous pouvons nous en passer», a souligné le patron de l'UGTA. UGTA ET PATRONAT POUR LA RÉCIPROCITÉ DES RELATIONS AVEC LES USA «Nous condamnons la position des Etats-Unis et celle de la France et nous soutenons entièrement la réaction de notre pays concernant la réciprocité dans les relations», c'est la position commune des partenaires sociaux du gouvernement. Selon eux, «la souveraineté nationale ne se négocie pas». Ces derniers demandent au gouvernement «d'adopter le principe de réciprocité si ces mesures qui portent atteinte à notre dignité ne sont pas levées. Nous n'acceptons pas que l'Algérie soit classée dans une liste noire».