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Promesses de réformes et préoccupations «collatérales» aux frontières…
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«Celui qui se refuse à appliquer des remèdes nouveaux doit s'attendre à souffrir de nouveaux maux ; car le temps est le plus grand innovateur.»
(Francis Bacon, homme politique et philosophe anglais (1561-1626)
Assurément, pour beaucoup d'observateurs aguerris, le 3e mandat de M. Bouteflika c'était vraiment celui de trop. Plutôt que de se suffire de ses deux mandats précédents relativement bien remplis qui lui auraient permis d'entrer dans l'histoire par la grande porte, le chef de l'Etat a préféré poursuivre son règne après la modification forcée que l'on sait de la Constitution. Exit les appels au changement de la vox populi, exprimant fréquemment via les émeutes le ras-le-bol général d'un système qui s'ingénue de plus en plus à se fermer à toute évolution politico-sociale-médiatique salutaire, différant constamment l'ouverture pluraliste démocratique structurelle authentique. Cette politique d'autarcie n'a fait qu'amplifier davantage le vent de la contestation d'un milieu social bouillonnant qui aurait amené Bouteflika à reconsidérer les projets intimes qu'il nourrissait, entreprenant ainsi un aggiornamento de circonstance de promulgation de promesses de révision de la loi électorale, de la Constitution, de la valorisation du rôle associatif citoyen... Soit des velléités d'initiatives politiques qui semblent annonciatrices, non pas de réformes radicales à l'horizon, mais d'incertaines reconsidérations institutionnelles confiées à une commission ad hoc !
C'est-à-dire une commission légiférant, ni élue, ni démocratiquement approuvée par tous les courants pacifistes représentatifs de l'Algérie plurielle. Inutile de dire dans ce cas que cela ne promet guère de grandes perspectives de changements dans le bon sens, d'où les supputations par-ci et par-là, laissant supposer d'autres mesures beaucoup plus hardies…
A plus forte raison, lorsque, vraisemblablement, le chef de l'Etat guère au mieux de sa forme subit les pressions des sphères du pouvoir, clans rivaux, services du DRS, y compris celles résultant des préoccupations relatives aux conjonctures politiques internationales à proximité des frontières territoriales...
Somme de facteurs qui font que Bouteflika n'a pu se résoudre à mener seul sa barque, comme il l'entendait avant la précipitation des événements charriés par les effets «collatéraux» du «printemps arabe» qui n'est pas partout aussi fondamentalement révolutionnaire comme on a tendance à le croire : il faudrait pour cela considérer les motivations de fond animant les uns par rapport aux autres pour pouvoir saisir toute la différence les séparant, probablement. Et, à propos de cette question lancinante des préoccupations d'ordre international, il ne faut pas évacuer l'éventualité future d'une «scission de la Libye en deux parties autonomes», et partant la modification de la donne géostratégique dans la zone limitrophe et dans l'ensemble de la région maghrébo-sahalienne. Autrement dit, une sorte de nouveau Afghanistan, en passe de subir un traitement à l'irakienne pour connaître in fine une division à la soudanaise…
Préoccupations dont pourrait arguer, de ce fait, le pouvoir pour ralentir les grandes initiatives envisagées à caractère politico-institutionnel (?) C'est ce qui pourrait expliquer que le chef de l'Etat et son entourage des clans décideurs n'aspirent pas fondamentalement, dans les conjonctures présentes, à un authentique changement radical en profondeur dans le système politique algérien, promis jusqu'ici qu'à de vagues modifications politiciennes mais non structurelles de fond.
En d'autres termes, les projets d'options plus hardies de transformation du système qui se sont manifestés vraisemblablement chez certains décideurs semblent avoir été «différés» par les inquiétantes co-agitations des tractations internationales dans le conflit extrêmement préoccupant aux frontières non sans «dommages collatéraux» dont tire grand profit l'AQMI dans la région, pour employer le langage subtil des médias US conçu à l'attention des pauvres «bougres arabes». C'est du moins l'idée que se fait le pauvre bougre d'auteur de ces lignes qui désespère devant tout retard dans la relance démocratique mais qui ne pourra jamais comprendre, néanmoins, qu'on puisse faire appel à l'armée pour réaliser un «putsch» constitutionnel ? Les circonstances diffèrent d'un certain temps où les «janviéristes» avaient dû intervenir pour empêcher l'Algérie de devenir une théocratie, avec l'appui de certaines puissances étrangères.
(Il ne faut pas rêver, l'Algérie serait devenue un Iran-bis, pire même parce que ne possédant pas les capacités technologiques et industrielles d'adaptation moderne au nouveau monde vagissant… cela sans épiloguer sur la suite logique des événements, à savoir la rébellion qui aurait gagné les forces et zones opposées au pouvoir théocratique, et qui aurait plongé irrémédiablement le pays dans une sanglante guerre civile généralisée (à l'image de ce qui s'est opéré en quelque sorte en Espagne entre nationalistes et républicains), sans parler de l'impact de la nébuleuse terroriste dans le pays et ce qu'elle aurait procuré comme prétexte de légitime défense pour les forces alliées de l'Otan pour balancer des bombes sur le site de Aïn Oussara et ailleurs… Dieu merci, grâce aux femmes et aux hommes «debout» du pays — c'est le cas de le souligner —, l'Algérie ne s'est pas écroulée et a pu se redresser de ce piège machiavélique mortel : le monde entier en a eu un aperçu à travers le reflet de sa jeunesse sportive, pas si extrémiste que ça, lors de la dernière Coupe du monde de football 2010 !)
Bref, si tel serait le cas concernant cette hésitation prononcée dans l'entreprise résolue de réformes authentiques et non superficielles, il faut dire aussi que si cette obstination manifeste puisse se comprendre relativement, elle pourrait toutefois être, à la longue, rudement contrée sous l'effet des retours de manivelle de la contestation sociale et contraintes oppositionnelles croissantes émanant de divers horizons. Ajouté à cela l'éventualité d'autres contradictions sociopolitiques nationales et internationales exacerbées qui pourraient amener, — faute d'avoir osé entreprendre les mesures démocratiques escomptées d'innovations audacieuses convenables, — à des élections présidentielles anticipées bien avant l'échéance de 2014 : c'est-à-dire que tôt ou tard, si la politique nationale persiste dans ses remèdes inappropriés de bricolage, c'est le dérapage de la violence de la rue qui pourrait être amené alors à forcer le destin, inéluctablement !
Et c'est ce qui risque d'arriver à moyen ou à court termes, si cette perspective de refondation institutionnelle ne sera pas entreprise sérieusement, sans tenir compte des revendications de plus en plus pressantes appelant à l'établissement des assises de base d'un Etat de droit et de loi, en réponse aux aspirations légitimes et pacifistes de toute une population sur les braises. Et bien évidemment à l'écoute de ce qui se trame dans la conjoncture internationale du «printemps arabe» qui abonde dans ce sens du renouveau démocratique pluraliste, désormais partout brandi comme «feuille de route» d'espoir populaire, en dépit des aléas discutables de certaines situations beaucoup plus complexes (cas de la Libye à proximité, courant le risque de la division, de la Syrie zone chaude d'un carrefour stratégique où se positionnent les forces en présence d'alliés et d'opposants frontaliers aux aguets, Israël, Iran, forces palestiniennes et de Hezbollah, etc., avec dans les airs cette impression d'effets «collatéraux», terme plus que jamais à la mode…)
En tout état de cause, l'échéance 2014 n'étant pas très éloignée, il est à espérer la promesse de reconfiguration nouvelle d'un possible autre paysage politique national, au diapason de la modernité planétaire universelle. Au grand bonheur d'une population si éprouvée, si jamais bien entendu le pays parviendra à aller au-delà des entraves multiples compromettant l'avenir de ses enfants, les forces prédatrices et partisanes de la stagnation ne pourraient en tout cas retarder que pour un temps l'évolution du pays sans jamais parvenir à le faire plier. L'Algérie nouvelle qui s'annonce à l'horizon étant forte du courage et de l'abnégation de toutes ses femmes et hommes du menu peuple aspirant à s'en sortir du gouffre du sous-développement chronique et des mille et une misères totalement inconnues des spéculateurs incorrigibles des salons constamment coupés de la réalité palpable et contradictoire du terrain.
L'an 2014, c'est pour demain, et si certains grands desseins seront réalisés d'ici-là, tels que, entre autres, l'émergence consensuelle large d'un nouveau système parlementaire, l'ouverture du champ audiovisuel, sans oublier la dimension culturelle plurielle nationale, à ce moment là, on pourrait alors louer toutes les bonnes volontés qui auraient honorablement œuvré, de près ou de loin, à leur avènement. Y compris l'apport déterminant du président de la République s'il venait à entreprendre des initiatives d'ouverture pluraliste démocratique nettement plus structurelles et audacieusement élargies, — dans le sens d'une «civilisation» de la société comme l'écrit l'historien Gilbert Meynier qui voit en lui celui qui débarrassera l'Algérie du système militariste — ce qui sans doute grandira Bouteflika au terme de son mandat qu'il aura ainsi honorablement accompli, Inchallah.
Dans l'intérêt de la nation, avant tout, ce noble objectif, synonyme du relèvement national d'un autre grand défi de mutation ascensionnelle multisectorielle constituant une entreprise méritoire, véritablement digne des grandes initiatives dynamiques constructivistes menées auparavant par tous les honnêtes aînés et devanciers soucieux du développement et progrès du pays : ces historiques inoubliables titans révolutionnaires et leurs dignes successeurs édificateurs et travailleurs multisectoriels, autrement dit ces grands démystificateurs des mythes et propulseurs, à chaque fois que la nécessité conjoncturelle l'exigeait par le passé comme par le présent, à faire hisser la voix souveraine de l'Algérie parmi les rangs dignes des nations du monde, aspirant à vivre en paix, liberté et solidarité humaine agissante envers tous les peuples de l'humanité.
Cette promesse d'un avenir meilleur de l'Algérie, du moins pour les enfants de ce bled qui a tant connu le martyre et l'oppression (hogra), apparaît désormais possible comme elle ne l'a jamais été auparavant.
Tous les systèmes despotiques du monde arabe ne pouvant plus sévir, dorénavant, comme ils l'entendaient auparavant. Les conjonctures nouvelles exigeant désormais la compétence gouvernante démocratique transparente ou les sages départs. Car rien ne pourra plus endiguer le fleuve en branle aux flots débordants dans l'ensemble du monde arabe et se fixant comme destination dans le proche futur les cités civiles d'Etat démocratique de droit et de justice indépendante souveraine.
C'est comme qui dirait, mythiquement parlant, le vent d'un «néo-imam Mehdi révolutionnaire» qui a commencé à souffler sur ces contrées désolées d'un monde arabo-musulman, promis, il n'y a guère longtemps, à une léthargie éternelle. Comme quoi, les partisans du verrouillage tous azimuts, quels qu'ils soient, ne concourent qu'à s'autocloisonner eux-mêmes avec leurs acolytes, en définitive, et qui y douterait il y a l'histoire ce grand «Cheikh - mou'aâlim »…


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