Les agences de voyages rejettent catégoriquement le décret exécutif portant organisation du travail des agences de tourisme et voyages, amendé au mois de juin et dont l'application est prévue en début d'année 2011. Il s'agit du décret exécutif n°10-186 du 14 juillet 2010 modifiant et complétant le décret du 1er mars 2000 fixant les modalités de création et d'exploitation des agences de tourisme et de voyages. Le Syndicat national des agences de voyages (Snav) a tenu jeudi, à l'hôtel Safir Mazafran, son assemblée générale afin de discuter du fameux décret qui «entrave leur activité». Les patrons des agences de voyages sont unanimes : «Si jamais ce texte venait à être appliqué, il signe notre mise à mort», déplorent-ils. De son côté, le président du Snav, Bachir Djeribi, a relevé le fait que «le syndicat n'a pas été sollicité pour participer à l'élaboration du décret». Les agents de voyages estiment que «les lois figurant dans le décret donnent l'impression que celui qui a pris ces dispositions est en complète ignorance de la réalité du terrain», ils étaient nombreux à prendre la parole pour dénoncer les dispositions prises dans ledit décret. Ce dernier stipule, entre autres, qu'il est nécessaire pour les agences de renouveler leur agrément tous les trois ans (alors qu'il était auparavant d'une durée indéterminée) et oblige tous les propriétaires d'agences de voyages à présenter une demande pour le renouvellement de leur agrément 3 mois avant son expiration. «Quel est l'inconscient qui investit sur trois ans, et en plus, sans être sûr que sa licence lui sera renouvelée. Cela n'existe nulle part», s'indignent les patrons des agences. Autre exigence : le réceptif. Le nouveau décret procède à une catégorisation, la catégorie A est destinée aux agences de tourisme et de voyages qui désirent activer principalement et/ou exclusivement dans le tourisme national et le tourisme réceptif. La catégorie B, par contre, est destinée aux agences de tourisme et de voyages qui désirent activer principalement et/ou exclusivement dans le tourisme émetteur de touristes au plan international. Ils récusent ce texte sachant pertinemment que faire du réceptif dans l'état actuel des choses relève de l'impossible. «Rien ne s'y prête. Les infrastructures sont insuffisantes et le peu qui existe est dans un état de délabrement total et les visas algériens sont les plus chers et surtout les plus difficiles à obtenir.» «Il faut tout d'abord que l'Etat prépare la destination Algérie pour que les agences de voyages puissent travailler convenablement», estime un membre du syndicat qui a animé la conférence conjointement avec M. Djeribi. Il faut noter que les représentants du Snav et de la Fnat (Fédération nationale des agences de tourisme) se sont concertés et ont rencontré des responsables de la réglementation auprès du ministère du Tourisme. Ladite rencontre, à en croire les conférenciers, était un échec. «Les représentants du ministère ne voulaient plus évoquer le sujet du décret», a indiqué l'un des membres du syndicat qui par la même occasion a regretté l'absence de la Fnat à cette assemblée générale.