Une dizaine d'associations algériennes militant dans le domaine des droits de l'homme prend part depuis hier à une session de formation d'une semaine organisée à Alger par l'ONG américaine Freedom House, en collaboration avec la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) de Boudjemâa Ghechir. C'est à l'hôtel Riadh, à Sidi Fredj, que l'ouverture de cette session a eu lieu en présence du ministre de la Communication, Boudjemâa Haïchour. A cette occasion, ce dernier a fait un bref discours sur les droits de l'homme en Algérie, qui constituent, selon lui, « non seulement un chemin obligé de toute démocratie, mais aussi le fondement incontestable de l'Etat républicain ». Le ministre a indiqué à propos de la liberté d'opinion et d'expression que la presse indépendante, malgré sa courte expérience, témoigne du degré atteint dans ce domaine. Néanmoins, la courte expérience de la liberté de la presse s'est aussi caractérisée chez nous par certaines dérives que nous avons eu à constater. Le manque de formation, l'inexpérience et la manipulation sont pour beaucoup dans ces manquements à la déontologie de la profession. La réconciliation nationale impose une participation de tous, pouvoirs publics et médias, afin de préserver cet acquis inestimable qu'est la liberté de la presse et d'éviter qu'elle ne se transforme en un prétexte à la diffamation, à l'insulte, à l'invective et à l'atteinte à la dignité des hommes et à leurs droits, au lieu d'être une enseigne de respect et de considération. Aucun pays au monde n'a toléré, ni ne tolère, ce qui a été toléré ici, dans le domaine de la presse. C'est pourquoi nous sommes actuellement penchés sur une loi organique relative à l'information, une loi qui trace les repères fondamentaux à une pratique saine de la profession si noble du journaliste. Professionnalisation Autour de nous, les sociétés établissent et respectent des normes, et il n'y a pas de raison pour qu'il n'en soit pas de même en Algérie. Il nous a été donné l'occasion de nous adresser aux gens de la profession pour les inviter à une nouvelle approche, celle de la raison et de la sagesse. Celle qui place l'intérêt de l'Algérie par-dessus tout, celle qui fait de la liberté d'expression un levier de première importance dans la formation de l'opinion publique, dans la sensibilisation des citoyens aux défis qu'il nous revient de relever et, surtout, dans le renforcement du rôle des citoyens dans la participation aux affaires de la chose publique. Une liberté de presse qui, en fin de compte, se hisse au niveau des droits inaliénables des hommes. Lors des assises nationales que l'on compte tenir dans les prochains jours, les débats seront libres entre gens de la profession : journalistes, éditeurs, imprimeurs, etc, pour arrêter ensemble les préoccupations des professionnels des médias, ces mêmes professionnels qui auront pour tâche de mettre en place, de par eux-mêmes, leurs propres textes relatifs à l'éthique et à la déontologie. Ainsi donc, pour ce qui de la liberté d'expression et de la presse en Algérie, on peut dire, sans exagération, que le chemin parcouru est, on ne peut plus, remarquable. Pour sa part, Boudjemâa Ghechir, président de la LADH, a insisté lors de son intervention sur la nécessité pour les ONG de « se professionnaliser afin de mieux militer dans le domaine des droits de l'homme et d'apporter sa contribution au changement au sein des sociétés ». C'est d'ailleurs dans ce cadre que cette session de formation a été organisée par Freedom House et a été basée essentiellement sur la collecte de l'information et l'organisation de fonds documentaires, pour la constitution de dossiers. Parmi les participants à cette formation on pourrait citer SOS Femmes en détresse, Association Fathma N'Soumer, Somoud, Association nationale des familles des disparus et Djazaïrouna.