La Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) ne sera pas représentée au congrès qui se tient du 6 au 10 avril 2010 à Erevan, en Arménie, à l'initiative de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH). Et pour cause : son président, maître Boudjemâa Ghechir, n'a pu obtenir un visa d'entrée en terre européenne. La FIDH et la LADH ont pourtant saisi à quatre reprises le consul général de France à Annaba par voie de courrier, afin de solliciter son soutien pour l'octroi d'un visa de transit ou d'un visa Schengen pour Me Ghechir, obligé de transiter par Paris pour se rendre en Arménie, peut-on lire dans le communiqué établi hier par la LADH. L'organisation algérienne, membre de la FIDH, n'a cependant reçu aucune réponse des services consulaires. Cette position sans précédent de la part de la chancellerie française à l'égard d'une personnalité connue pour son combat pour la défense des droits de l'homme en Algérie amène la Ligue à réagir fermement. A ce sujet, on peut lire encore dans le communiqué : « Face à l'indifférence affichée, la LADH condamne et dénonce cette attitude contraire à toutes règles d'éthique et de déontologie et contraire à l'importance que l'Union européenne et ses pays membres accordent dans le cadre du dialogue et de la coopération avec les défenseurs des droits de l'homme, et plus particulièrement la priorité que la présidence espagnole de l'Union européenne souhaite accorder à la promotion des activités des défenseurs des droits de l'homme. » A travers les efforts de l'Espagne et en collaboration avec la délégation européenne, l'UE compte en effet tenir prochainement une réunion à Alger entre diplomates des pays de l'UE et défenseurs des droits de l'homme. Ces efforts visent aussi la désignation d'un point focal, « liaison officer », qui peut être utilisé comme connexion permanente entre les défenseurs des droits de l'homme et les ambassades de l'Union à Alger.