Bien malin celui qui pourrait distinguer la bonne pièce d'origine de celle qui est contrefaite. Quoi qu'il en soit, pour parler chiffres uniquement, il est à retenir que la valeur des importations des pièces de rechange automobile a atteint durant l'année dernière plus de 142 millions dollars contre un peu plus de 123 millions dollars pour les 9 mois de l'année en cours. Selon les données fournies par le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) relevant des Douanes algériennes, les pièces de rechange les plus importées concernent les parties et accessoires des véhicules. Classés en tête de liste des produits importés, leur valeur a été de près de 30 millions dollars en 2004 et de 40 millions dollars en 2005. Les embrayages et leurs parties, avec une valeur de près de 19 millions dollars enregistrés l'année dernière et 14 millions dollars cette année, occupent la seconde place. Un total de 16 millions dollars a été enregistré pour l'importation des roues et accessoires de roues en 2004, contre 10 millions dollars durant les neuf mois de l'année en cours. Selon la même source, le nombre de carrosseries de véhicule importées durant ces deux dernières années a atteint 40 000 unités dont plus de 22 000 pour les neuf derniers mois de l'année 2005. Les accessoires de carrosserie, y compris les cabines, ont occupé aussi une bonne partie de la valeur d'importation en 2004 et 2005 totalisant la somme de 25 millions de dollars dont 12 000 dollars à septembre 2005. L'importation des pièces de rechange ne se limite pas uniquement à cela puisque, selon le CNIS, d'autres produits touchant l'ensemble des parties du véhicule sont quotidiennement introduits, en quantités différentes, sur le marché algérien. Il s'agit, entre autres, des amortisseurs, des radiateurs, des boîtes de vitesses, des freins et servofrein, des organes de transmission, des châssis avec ou sans moteurs et même de ceintures de sécurité. créneau juteux Il convient de rappeler à ce propos que le monopole qu'avait la SNVI sur ce marché d'importation a été levé en 1994. Plusieurs importateurs se sont alors rués sur ce créneau, commercialement juteux, sans se soucier cependant de la qualité de la marchandise importée. En effet, lors du dernier Salon international du contrôle technique automobile et de la prévention routière tenue à Alger, le directeur de l'Etablissement national du contrôle technique automobile (ENACTA) M. Abdallah Ghrieb, a souligné que les opérations de contrôle technique ont permis de constater l'ampleur que prend en Algérie le phénomène de la pièce de rechange contrefaite. De son côté, le directeur général de l'Institut national de la propriété industrielle (INAPI), a indiqué que les pièces de rechange automobiles sont en tête des produits contrefaits commercialisés sur le marché algérien, après les produits cosmétiques. Ce fléau représente, selon certaines statistiques, plus de 50% du commerce de la pièce de rechange en Algérie.