L'affaire du lycée Ali N'mer n'est pas encore arrivée à son terme. Réagissant à notre article du 11/05/2011 «Lycée Ali N'mer: Les élèves pris en otages», des enseignants du lycée nous ont écrit pour défendre leur collègue accusé par de jeunes élèves de commettre des actes immoraux sur elles. Les professeurs du lycée Ali N'mer ont été vraiment contrariés par les fausses informations qui touchent à leur dignité, à celle de leur établissement et même de leurs élèves», ont-ils relevé, avant de revenir sur leur version des faits: «Suite aux conditions défavorables et même insupportables vécues par l'ensemble des enseignants, ces derniers ont décidé de protester par un arrêt de cours de deux heures le 13-01-2011. Ils ont aussi demandé au directeur de l'éducation d'envoyer une commission d'enquête et de purifier l'ensemble de la surveillance générale.» Les enseignants du lycée accusent ouvertement la surveillante générale de manipulation des élèves à des fins qu'ils n'ont pas exprimées. «Après la mauvaise évolution des évènements au sein de notre établissement, certains enseignants ont essuyé des insultes et d'autre ont été même agressés physiquement par certains élèves. Une classe a été incendiée, une voiture de l'un de nos collègues a été endommagée, le pire de tout c'est que l'un de nos très chers collègues a failli être renversé par la voiture du mari de la surveillante générale au sein de l'établissement. Le jour des examens, des inconnus n'ont pas cessé de lancer des pierres sur les vitres des classes, sur les enseignants et sur les élèves. L'un de ces derniers a été grièvement blessé à la tête.» Les pétitionnaires ont aussi tenté d'innocenter leur collègue objet des accusations de harcèlement sexuel: «D'autres élèves ont fait l'objet d'abus et de manipulation par la surveillante générale pour nuire à l'image de l'enseignant cité dans votre article, en l'accusant de harcèlement sexuel à l'encontre de certaines filles. Ces filles elles-mêmes ainsi que leurs parents, ont avoué que rien de tout cela n'est vrai. Un CD contenant des chansons immorales qui affectent la dignité de tous les enseignants et spécialement le professeur de physique, sujet de votre article, a été enregistré et diffusé.» L'enseignant mis en cause, ayant motivé la pétition de soutien de la part de ses collègues, n'était pas le sujet de notre article précédent. L'idée centrale était le lycée Ali N'mer même et le pourrissement qui le gagne dans un silence suspect de l'administration; les faits révélés par la lettre des enseignants sont plus que graves. On s'imagine dans un haut lieu de banditisme et non dans un établissement éducatif, supposé fournir de l'éducation avant l'enseignement. On se demande aussi ce qu'attendent les services de police pour enclencher une enquête policière. Pourtant, ces actes, saccage, agression, mise à feu et accusation de harcèlement sexuel sont des crimes punis par la loi. Par ailleurs, une enquête judiciaire aurait été déclenchée suite à une plainte déposée par le père de l'une des filles qui accusent l'enseignant de physique d'atteinte aux mœurs. «Le père a décidé de renoncer à la plainte sous la pression des enseignants, mais le ministère public a décidé d'avancer dans l'enquête, alors j'ai été convoqué pour être entendu jeudi prochain, le 26 de ce mois de mai», nous a informé la surveillante générale du lycée Ali N'mer, Mme Cherifa Kiel. L'on ne sait pas maintenant ce qu'il en sortira de l'enquête judiciaire, mais ce qui est sûr c'est que les évènements qui ont secoué cet établissement auraient dû faire bouger plus d'une partie depuis un bon moment déjà. Utiliser les élèves comme chair à canon ou les prendre en otage dans une affaire de règlement de comptes, n'a jamais été la vocation d'un établissement éducatif.