Le président Bouteflika plaide pour des solutions africaines aux problèmes africains et pour l'approfondissement du partenariat G8 - Afrique en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Deauville De notre envoyée spéciale C'est en tant que membre fondateur du Nepad que le président Bouteflika a pris part au dialogue élargi à l'Afrique aux côtés de ses homologues des pays initiateurs du Nepad, du Premier ministre d'Ethiopie en sa qualité de président en exercice du Comité d'orientation du Nepad et du président de la Commission de l'Union africaine consacré aux crises régionales tout particulièrement et au volet économique.La participation algérienne à ce dialogue de l'Afrique avec le G8 a porté sur les thèmes de la «paix et de la sécurité» en Afrique, des «menaces transversales» représentées par «le terrorisme, les trafics d'êtres humains, d'armes légères et de drogue» ; de «l'intégration régionale en Afrique» ; de «l'énergie et changements climatiques» et de la «croissance et financement du développement». En matière de paix et de sécurité, le président Bouteflika a souligné que «l'Afrique est consciente de ses responsabilités» et qu'«elle s'engage résolument à renforcer et à adapter les instruments de son action». «Elle compte également sur l'efficacité d'un partenariat (avec le G8) qui a démontré toute sa pertinence.» Et d'indiquer que «les crises ou conflits inscrits à l'ordre du jour de notre présente discussion, à savoir les situations au Soudan, en Somalie, en Côte d'Ivoire et à Madagascar, sont précisément les lieux d'expression de ce partenariat». S'agissant des règlements de conflits sur le continent africain, le président Bouteflika a affirmé que «pour peu que ses partenaires bilatéraux et multilatéraux lui apportent un soutien financier, logistique et politique adéquat, l'Afrique pourra s'acquitter pleinement et efficacement de sa mission de trouver des solutions africaines aux problèmes africains. Les Nations unies et les puissances extra-africaines devraient donc concevoir leur rôle avant tout comme destiné à conforter le leadership africain en matière de paix et de sécurité sur le continent». Le conflit libyen n'a pas été inscrit dans l'agenda de cette discussion G8-Afrique, alors qu'il a été traité la veille par les seuls membres du G8. Le président Bouteflika a aussi appelé à un élargissement du partenariat Afrique-G8 en matière de lutte contre le terrorisme, le crime organisé, les trafics de stupéfiants et d'armes. Et de signaler que l'Afrique «appelle à une coopération renforcée en matière de renseignement, de formation et de développement des capacités d'accès aux équipements spécifiques et de tarissement des sources de financement du terrorisme, y compris le paiement des rançons». Le président Bouteflika a indiqué que «pour faire face à ces menaces transversales, l'Afrique a adopté des instruments juridiques de prévention et de lutte, en complément des autres instruments de portée universelle. Elle a adopté des plans d'action qui tiennent compte de l'imbrication étroite du terrorisme avec les phénomènes de trafics de drogue et d'armes légères et de petit calibre, de corruption et de blanchiment d'argent». Et de relever que les Etats du Sahel «développent une coopération intégrée dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la stabilité, coopération fondée sur leur responsabilité individuelle et collective, découlant du principe d'appropriation par l'Afrique de ses stratégies de paix, de sécurité et de développement consacré par l'Union africaine et le Nepad.» Sur la question de la croissance et du financement du développement, le président algérien a noté que «prenant conscience de l'étroitesse et de la fragmentation de leurs marchés, les pays africains ont défini et affiné une approche d'intégration régionale à laquelle ils ont conféré une priorité élevée». Et qu'«ils s'attellent à aménager un vaste espace économique régional à travers un processus d'ouverture des marchés tendant à favoriser des convergences macro-économiques. Cependant, les initiatives d'intégration n'ont pu avoir leur plein effet en raison de l'insuffisance des infrastructures au triple plan national, régional et continental». Le groupe Afrique, dit G5+3, est composé de cinq chefs d'Etat fondateurs du Nepad, ainsi que la présidence en exercice de l'UA, la présidence du comité d'orientation du Nepad et la présidence de la Commission de l'UA. Les pays initiateurs du Nepad sont l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Egypte, le Nigeria et le Sénégal.