Le complexe sidérurgique d'ArcelorMittal El Hadjar était totalement paralysé, hier, à partir de 13h. Le mot d'ordre du syndicat d'entreprise appelant à une grève générale et illimitée a été suivi massivement par les 5600 sidérurgistes au niveau de tous les ateliers de l'usine. Vers 11h, la direction générale a invité le partenaire social à une ultime réunion à l'effet de le dissuader de déclencher la grève.Pour ce faire, elle a proposé une augmentation de 18% répartie sur deux ans (2011-2012) dont 10% au 1er juin. Le reste ce sera en fonction des objectifs de production à atteindre. Selon Vincent Legouic, directeur général d'ArcelorMittal Annaba, «la direction générale est disposée à signer un accord avec le partenaire social portant sur une augmentation des salaires de base de 18% sur deux ans suivant un calendrier. C'est-à-dire 10% au 1er juin dont 5% avec effet rétroactif au 1er janvier 2011. Les 8% restants seront rétribués selon des objectifs de production négociables en novembre 2011 avec le syndicat de l'entreprise». Cette proposition qui a été soumise par le syndicat de l'entreprise au vote dans l'après-midi a été refusée par les délégués syndicaux. «Les augmentations proposées par la direction générale de notre entreprise ont été jugées insuffisantes par le conseil syndical. Nous allons alors maintenir la grève jusqu'à nouvel ordre», estime Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal El Hadjar, qui était sur le point d'entamer un autre round de négociations avec son employeur pour lui faire part de la décision du syndicat de l'entreprise. Devant le portail d'accès au complexe, des employés devant des dizaines de camions en file scrutaient la moindre information portant sur un hypothétique accord entre le syndicat et l'employeur leur permettant de procéder au chargement des commandes dont les clients s'impatientent. A l'intérieur du complexe, les ouvriers maintiennent le mot d'ordre de la grève à l'issue d'une assemblée générale tenue à 10h devant le siège du syndicat et animé par Smaïl Kouadria. «Nous soutenons notre syndicat et sommes prêts à aller jusqu'au bout pour satisfaire nos revendications salariales. Nous sommes parmi les employés les moins payés du groupe ArcelorMittal. Ce qui n'est pas le cas des expatriés qui sont payés 10 fois plus. Ce n'est pas juste d'autant plus que notre groupe est un leader mondial en production de l'acier liquide», martèlent plusieurs ouvriers en combinaison de travail.A l'heure où nous mettons sous presse, les négociations entre le syndicat et la direction se poursuivent toujours. La grève aussi.