Rien ne va, encore une fois, entre la direction générale et le syndicat du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar. Le conflit tourne, cette fois-ci, autour de l'application des conventions de branches. Le secrétaire général du syndicat, Smain Kouadria, a affirmé que la direction de l'usine refuse d'appliquer ces conventions. «Le DG de notre complexe ne reconnaît pas les décisions de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat ni les accords de branche », observe M. Kouadria joint hier par téléphone. Pourtant, « il existe une circulaire ministérielle qui fait obligation aux entreprises publiques et privées, nationales ou multinationales, d'appliquer les décisions de la tripartite et ce, dans tous les secteurs ». Devant cette impasse, le SG du syndicat demande l'intervention de l'Etat. «Nous lançons un appel à nos gouvernants pour la nationalisation du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, des mines de Tébessa et des différentes filiales cédés en 2001 au groupe indien ArcelorMittal à hauteur de 70% des actifs », a-t-il affirmé. La « nationalisation » est, selon M. Kouadria, le souhait de quelque 6 000 travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Le bras de fer qui persiste entre les deux parties pourrait engendrer une grève illimitée. « Nous avons demandé à l'Inspection du travail d'entamer une procédure de conciliation. En cas de désaccord, il n'y aura pas de préavis de grève. Le débrayage sera aussitôt entamé », menace le syndicaliste qui indique que les travailleurs ont donné un ultimatum de cinq jours, à partir de jeudi dernier, pour que la Direction générale réagisse. M. Kouadria a averti qu'une fois la grève déclenchée, rien ne pourra l'arrêter « si ce n'est la satisfaction totale de leurs revendications». Le secrétaire général du syndicat d'entreprise a également estimé que la direction générale a « opéré un revirement total sur sa position initiale prise lors des réunions des 11 et 20 avril dernier à Alger ». La direction générale d'ArcelorMittal Annaba avait, pour sa part, soutenu, à l'issue d'une récente rencontre avec le syndicat d'entreprise, qu'un accord collectif (pacte d'entreprise) a été signé avec son partenaire syndical le 7 juillet 2009. «Cet accord qui court jusqu'à la fin de 2010, régit en particulier les conditions d'évolution des salaires et indique les performances à atteindre notamment en matière de productivité », a-t-on précisé à la direction générale. Pour rappel, les travailleurs de ce complexe sidérurgique avaient observé, en janvier dernier, un arrêt de travail qui avait duré 9 jours, le syndicat réclamant alors le lancement du plan d'investissement et la réhabilitation de la cokerie. L'usine ArcelorMittal Annaba emploie actuellement quelque 6.000 travailleurs. Sa capacité théorique de production est de deux millions de tonnes d'acier liquide par an.