La Sonelgaz a organisé, le 4 décembre dernier, un concours de recrutement avant de revenir étrangement sur sa décision et d'annuler les résultats qu'elle avait pourtant affichés publiquement et communiqués aux candidats admis qui sont au nombre de 21 titulaires de DEA et de diplômes de techniciens supérieurs en électronique et en électrotechnique. Ce concours, est-il précisé, a été commandé par la direction générale de la distribution de Sonelgaz, d'Oran, dont relève la zone de Chlef, et fait l'objet d'un avis de recrutement paru dans un quotidien gouvernemental régional. Mais à leur grande surprise, les candidats ayant passé avec succès les épreuves, sur une soixantaine de postulants, apprendront que ledit concours a été annulé au motif qu'ils « ne répondaient pas au profil recherché ». « Où est notre tort ? Qu'a-t-on fait pour mériter un tel sort ? », S'interroge Ferrouli Bouabdellah, un des candidats malheureux. « La Sonelgaz a bien spécifié dans son avis de recrutement qu'elle cherchait des titulaires de DEA et des TS en électronique et en électrotechnique. Elle a accepté nos dossiers et nous a fait subir l'examen dont les résultats ont été rendus publics. Ces derniers ont même été affichés au siège de l'entreprise, à Chlef. Mais au moment où nous nous apprêtions à entrer en stage de formation à l'école technique de Blida, la Sonelgaz nous apprend que le concours en question a été annulé sous prétexte que l'entreprise avait surtout besoin de diplômés en gestion. Ce n'est pas sérieux tout cela », ajoute-t-il avec une grande amertume. Son camarade, Mohamed Berroudji abonde dans le même sens et dit ne pas comprendre les raisons d'un tel revirement inattendu. « A l'instar des autres candidats, je fondais beaucoup d'espoirs sur ce concours en croyant naïvement que j'allais enfin trouver un emploi après une longue galère. Malheureusement, la Sonelgaz en a décidé autrement », dira-t-il, visiblement déçu de cette tournure. Il ajoutera que certains lauréats ont « même démissionné de leurs entreprises respectives après avoir été officiellement déclarés admis ». Tout en confirmant les déclarations des plaignants quant au changement intervenu, le directeur régional de la Sonelgaz de Chlef, Zahra Bouaissi, tente de justifier cette situation par la « démarche pragmatique » de son entreprise, en matière de recrutement. « La Sonelgaz a décidé de se réapproprier l'activité de releveur qui est confiée actuellement à des sous-traitants privés. Pour cela, elle a lancé un concours pour le recrutement d'attachés commerciaux devant remplir cette mission, à l'issue d'un concours et d'un stage pratique réservés aux seuls détenteurs du DEA et de TS en gestion. L'épreuve était en fait destinée à la recherche de candidats compétents et répondant au profil retenu, qui devait ensuite partir sur Blida pour y subir un stage pratique de trois mois. Même à ce niveau, ils doivent subir un examen final pour décrocher une place définitive », affirme-t-il. Toutefois, il fera savoir que deux candidates, ayant répondu aux critères exigés, ont pu être retenues et seront affectées au service clientèle de la direction régionale pour « favoriser l'emploi féminin ».