Le tribunal d'El Oued a reporté, hier, le procès de cinq jeunes arrêtés durant les émeutes ayant eu lieu au quartier populaire de Teksebt, au nord de la ville d'El Oued, il y a près d'une semaine. Une grande foule, venue essentiellement de ce quartier, était présente devant le tribunal, et la majorité a été empêchée d'y accéder. Le report du procès a suscité le courroux des habitants, notamment les parents des jeunes arrêtés, qui croyaient que leurs enfants allaient être acquittés. Ce qui a poussé les jeunes du quartier à organiser le mouvement de protestation. En effet, des centaines d'habitants, dont des femmes du quartier populaire de Teksebt, sont sortis dans la rue, hier, pour réclamer l'acquittement immédiat des accusés. Les manifestants ont coupé la route et les accès principaux au moyen de pneus brûlés et de blocs de pierre. Les protestataires scandaient des slogans hostiles aux autorités de la wilaya, brandissant des banderoles portant les inscriptions suivantes : «Non à la hogra», «Non à l'injustice», «Nos enfants sont innocents»... Les forces antiémeute se sont déplacées sur les lieux. Des parents de jeunes arrêtés, rencontrés sur les lieux, ont déclaré que leurs enfants, âgés entre 24 et 25 ans, ont été maltraités par la police lors des interrogatoires. Selon eux, les cinq manifestants arrêtés au lendemain des émeutes ont été «torturés» par des policiers au siège de la sûreté de wilaya. Pis encore, ils ont déclaré que leurs fils ont été dépouillés de leurs vêtements et ont fait l'objet de sévices. Ils ont également souligné qu'ils ont été empêchés de leur rendre visite.