Avec 728 projets d'implantation en 2010, le Royaume-Uni demeure le pays le plus attractif en Europe pour les investissements directs étrangers, selon le baromètre de l'attractivité publié récemment par le cabinet Ernst & Young. L a France avec 562 implantations d'entreprises étrangères arrive deuxième, mais elle est suivie de très près par l'Allemagne qui a comptabilisé l'année dernière 560 décisions d'implantation internationale. D'ailleurs, l'étude constate une «progression remarquable» de ce pays qui enregistre une hausse de 34% par rapport à l'année précédente. «En progression continue depuis 2005, l'Allemagne reste 3e derrière la France». Les investisseurs sont séduits par la solidité de l'économie de ce pays, d'après Ernst & Young. Selon les auteurs de l'étude, «les résultats du Baromètre soulèvent quelques inquiétudes dans des secteurs stratégiques pour la sortie de crise avec une baisse des projets dans l'industrie pharmaceutique (-33%) et des implantations annoncées par les investisseurs indiens ou chinois qui continuent à préférer, pour la moitié d'entre eux, Royaume-Uni et Allemagne». Quant à la France, la communauté des investisseurs étrangers regrette qu'elle «n'affiche pas une stratégie d'attractivité plus ambitieuse et mieux maîtrisée, porteuse d'une vision d'avenir susceptible de les séduire, d'attirer et développer leurs projets». Ainsi, seuls 31% des investisseurs interrogés estiment que l'attractivité de la France va s'améliorer à 3 ans, alors qu'ils étaient 45% l'an passé à exprimer leur optimisme. Ils sont, en comparaison, 47% à imaginer un avenir positif pour l'Allemagne. Les investisseurs expriment l'attente d'un signal fort «en matière de flexibilité administrative, juridique et fiscale, de réduction des charges sociales et de soutien à l'innovation», notamment. L'étude démontre que «l'attractivité de la France passe aussi par celle de ses grandes agglomérations, par leur capacité à occuper le terrain et à bousculer l'ordre établi des grandes métropoles européennes. Pour ce faire, elles doivent en priorité continuer à développer des projets d'aménagement structurants et des campus de rang international». Le top 15 européen, mené par Londres, ne contient qu'une seule ville française (Paris, 2e position) contre 4 villes allemandes. Marc Lhermitte, associé du cabinet et auteur de l'étude a expliqué dans une interview ç une publication française on-line qu'«après trois années de stagnation liées à la crise, on note un regain dans les 42 pays de la grande Europe» en matière d'IDE. Ainsi, en 2010, le nombre de projets a augmenté de 14%, soit 3 757 annonces au total, alors que depuis 5 ans, «il y avait une relative stabilité autour de 3000 à 3500 projets par an», a-t-il noté. En termes d'emplois les chiffres sont loin d'égaler ceux de 2006 où il avait été noté 215 037 emplois liés aux IDE. «Nous n'en sommes qu'à 137 337 en 2010», selon M. Lhermitte. La moitié des investissements enregistrés en Europe vient d'entreprises européennes et environ un quart des Etats-Unis, alors que les BRIC (Brésil, Russie, Inde Chine) représentent 6% des projets.