Le recul affich� ces derniers temps par le droit �conomique alg�rien en mati�re d�investissements directs �trangers n�est toujours pas facile � comprendre tant par les investisseurs �trangers que par les analystes et observateurs �conomistes. L�Alg�rie doit-elle, peut-elle se passer des IDE qui apparaissent bien aujourd�hui comme le vecteur privil�gi� d�impulsion de la croissance �conomique, de transfert des connaissances et des savoir-faire m�me s�il a, bien �videmment, un co�t qu�il faudra toujours veiller � contenir ? Peut-on se permettre d�attendre (quoi ?) et de tra�ner le pas au moment o� nos voisins font de consid�rables progr�s dans ce domaine ? Une enqu�te men�e en 2008 par le groupe de consulting Ernst et Young aupr�s de 315 investisseurs internationaux r�partis sur l�Europe du Nord, la zone euro-med, les USA et l�Asie, fournit d�int�ressantes informations sur la perception qu�ont ces investisseurs sur les pays du sud de la M�diterran�e et notamment sur les perspectives �conomiques de cette r�gion en mati�re d�attractivit� des IDE. Une premi�re conclusion de cette enqu�te souligne le fait que la rive sud de la M�diterran�e devient de plus en plus attractive pour les op�rations industrielles et m�me plus attractive que l�Europe dans les 3 ann�es � venir mais encore moins attractive que les anciens pays socialistes (communistes) d�Europe centrale et orientale. La Turquie est d�sign�e par ces investisseurs comme l�emplacement industriel le plus attractif (17% des r�ponses recueillies). Le Maroc et la Tunisie figurent parmi les 5 pays les plus cit�s en tant que sites de localisations industrielles avec 9% et 8% des r�ponses recueillies respectivement. Parmi les capitales r�gionales les plus attractives, dans la zone sud de la M�diterran�e, les investisseurs interview�s citent Casablanca (11% des r�ponses), le Caire (15%) et plus particuli�rement Istanbul (25%) qui renforcent progressivement leurs r�les de p�les d�attractivit� �conomique (cf. ci-dessous tableau). Le Maroc et la Tunisie ont ancr�, dans l�opinion des investisseurs �trangers, leur positionnement en tant que localisations phares de centres de contact (call centers). Les investisseurs �trangers interview�s rappellent que les crit�res d�attractivit� les plus appr�ci�s sont les infrastructures de transport et de t�l�communication sur lesquelles la rive sud de la M�diterran�e a r�alis� d�importants progr�s. Ces deux crit�res sont d�terminants pour l�acc�s � des march�s de taille de plus en plus grande. En revanche, l�enqu�te r�v�le que dans le domaine des ressources humaines, la rive sud de la M�diterran�e enregistre des d�ficits en termes de formation et de qualification de la main-d��uvre. Enfin, les investisseurs accordent une importance significative � la stabilit� politique (54% des investisseurs), les co�ts salariaux et fiscaux pour leur part sont cit�s comme crit�res d�attractivit� par 47% des interview�s. Les investisseurs �trangers consid�rent que l'attractivit� de la rive sud s�am�liorerait consid�rablement avec l�am�lioration de la stabilit� politique politique de la r�gion, l'assouplissement de la r�glementation relative � la circulation des capitaux, des biens et des travailleurs. Les investisseurs internationaux ont class� les capitales les plus attractives. Les capitales leaders de l�espace eurom�diterran�en Capitales Pourcentage des r�ponses favorables Barcelone Rome Istanbul Le Caire Casablanca Tunis Alger Tripoli 52% 32% 25% 15% 11% 11% 3% 2% L�enqu�te a r�v�l� aussi le classement des pays les plus attractifs de l�espace euro-m�diterran�en selon les activit�s que les investisseurs seraient pr�ts � y localiser. Pays ACTIVIT�S � LOCALISER Centres de d�cision Activit�s industrielles Centres de contact France Espagne Italie Maroc Turquie Tunisie 20 % 12 % 8 % 6 % 6 % � 8 % 12 % � 9 % 17 % 8 % 9 % 7 % � 12 % 6 % 5 % En pourcentage des r�ponses favorables (315 investisseurs internationaux) Les investisseurs internationaux interview�s ont par ailleurs donn� leurs opinions sur les pays les plus prometteurs en termes d'activit�s � forte valeur ajout�e et de recherche-d�veloppement. Le r�sultat a �t� le suivant : Pays Pourcentage de r�ponses Turquie Isra�l Maroc Egypte Tunisie Jordanie Libye Alg�rie Liban Syrie 21% 15% 12% 6% 6% 4% 3% 2% 2% 1% S�agissant des intentions de localisation de leurs investissements, les investisseurs internationaux enqu�t�s ont donn� les r�ponses suivantes : Intentions de localisation dans le Bassin euro-m�diterran�en Pays Pourcentage de r�ponses favorables Maroc Turquie France Espagne Alg�rie Egypte Tunisie Italie 26% 23% 18% 16% 14% 13% 13% 11% En ce qui concerne les facteurs les plus pris en consid�ration par les investisseurs internationaux au moment de d�cider de la localisation de leurs investissements dans les pays de la rive sud de la M�diterran�e, le classement est le suivant : Attractivit� de la rive sud par crit�re d�implantation Crit�res Poids March� domestique Infrastructures, transports, t�l�coms Langues Comp�tences Co�ts L�gislation du travail Stabilit� politique Capacit�s de recherche et d�veloppement 58% 54% 53% 52% 46% 46% 45% 35% Comme on peut le constater, la rive sud de la M�diterran�e, si l�on en croit les investisseurs internationaux qui ont �t� enqu�t�s, ne cesse d�am�liorer son attractivit� et notamment dans les activit�s industrielles, les activit�s logistiques et les services support (centres de contact). Cette r�gion serait, selon l��tude de Ernst et Young, �le futur relais de croissance de l�espace euro-m�diterran�en� gr�ce � ses march�s domestiques et son accessibilit�. Il reste � en am�liorer la qualification des ressources humaines, la comp�titivit� des co�ts de production (notamment par rapport aux pays asiatiques et d�Europe centrale et orientale). Mais il faut souligner notamment � l�intention de nos policymakers que la concurrence entre les pays de la rive sud est vive et tout retard pris en termes d�attractivit� sera tr�s difficile � rattraper.