Des communes de l'Algérois affirment ne pas avoir les moyens financiers pour engager des sociétés privées, malgré le désengagement avéré de Netcom. L'expérience de la concession de la collecte des ordures ménagères, lancée à Kouba et élargie à certaines communes où Netcom est absente ou défaillante, a connu des fortunes diverses. L'APC de Kouba satisfaite, semble-t-il, du travail du concessionnaire, a relancé, la semaine dernière, son appel d'offres pour le choix d'une entreprise pour la collecte et le transport des ordures ménagères dans trois lots (Garidi, Jolie-Vue, les Annasers, Diar El Afia, etc.). Même satisfecit à la commune de Beni Messous, qui a, aux dires des responsables locaux, engagé le même privé qui s'occupe déjà de plusieurs secteurs de l'APC de Kouba. «En plus des agents de Netcom et ceux de l'APC, nous avons engagé dernièrement un privé pour un montant de 1,7 milliard de centimes. La société est déjà présente à Kouba et dans le sud du pays où elle fait du bon travail», se réjouit M. Slimani, vice-président de l'APC de Beni Messous.A Chéraga, la décision du maire d'engager une société privée pour le ramassage des ordures a fait réagir les travailleurs de la voirie, qui craignaient pour leurs postes. Chermat Nazim, P/APC, affirme que l'expérience lancée en 2010 pour la collecte est «concluante». «Le privé, engagé l'année dernière, se charge de quatre secteurs. Il a donné satisfaction», s'est contenté de nous assurer l'élu, contredisant les propos de nombreux administrés qui parlent de l'absence d'agents de la collecte dans les localités de la périphérie de la ville négligées au profit des quartiers du centre-ville. La commune des Eucalyptus a décidé, pour sa part, de résilier le contrat qui la lie au concessionnaire privé. «Nous avons résilié le contrat avec l'entreprise privée pour abandon de travail et surfacturation. Cette entreprise, qui a travaillé à peine deux mois, a pourtant bénéficié de l'aide de l'APC, qui a mis à sa disposition ses propres agents. La commune a pris la décision de ne pas la payer», signale le P/APC, Abdelghani Ouicher, qui fait remarquer que l'APC, aidée dans la collecte par les effectifs «maigrichons» de Netcom, ne dispose que de 8 camions qui font des rondes dans 21 secteurs. Cette première expérience n'a pas échaudé l'APC qui a décidé d'engager trois autres concessionnaires privés. Absence de moyens financiers Des communes de l'Algérois affirment ne pas avoir les moyens financiers pour engager des sociétés privées, malgré le désengagement avéré de Netcom.Le maire de Bourouba, Zoheir Maâtouk, affirme que la réglementation ne lui permet pas d'engager une société, malgré l'absence de Netcom. «L'EPIC ne dispose pour toute la commune que de quelques camions brinquebalants. 80% des 27 milliards de centimes qui nous sont alloués sont consommés par la masse salariale. Nous avons, toutefois, décidé de lancer un appel d'offres pour acquérir 6 nouveaux camions», signale l'élu. Cette situation déplaisante se répète à Bouzaréah qui n'a pas engagé de sociétés privées, malgré les besoins de la population dans cette commune. «Netcom traite difficilement deux secteurs. Le matériel roulant de la commune est engagé dans les 9 secteurs restants. Nous nous appuyons sur les subventions de la wilaya pour prendre en charge l'aspect hygiène dans la commune (6 millions de dinars pour le ramassage des ordures)», signale Mohamed Nebbou, vice-président, qui annonce le lancement d'un avis d'appel d'offres pour le choix d'une entreprise privée «à titre d'essai».D'autres APC, «plus nanties», s'autosuffisent amplement, à l'instar de l'APC de Reghaïa. Selon le P/APC de cette commune de l'est algérois, Bachir Lazâr, la commune a alloué une enveloppe de 13 milliards pour l'acquisition de quatre bennes tasseuses. Des habitants notent pourtant une dégradation du cadre de vie, malgré l'acquisition du matériel roulant qui ne visite pas tous les quartiers, se plaint-on dans certaines cités périphériques. Des APC où Netcom est pourtant absente affirment ne pas avoir besoin de privés, comme Dar El Beïda. «L'expérience de quatre mois avec un privé n'a pas été concluante. Il est difficile de contrôler son travail. L'APC dispose d'un parc roulant consistant : 12 bennes tasseuses et 10 bennes basculantes qui assurent la collecte dans 19 secteurs. Des opérations quotidiennes sont effectuées le matin ou le soir. Deux camions neufs sont dans le parc dans le cas d'une panne. La commune est propre», se satisfait le P/APC, Lyès Gemgani. Plus au sud, dans la commune suburbaine de Sidi Moussa, la collecte est, semble-t-il, satisfaisante, nous assure le P/APC, qui indique que la commune prend en charge sept secteurs avec ses propres tracteurs.