La Commission européenne s'est déclarée hier «préoccupée» après la répression violente par la police marocaine de manifestations de centaines de jeunes qui réclamaient des réformes politiques dimanche à Casablanca et à Tanger. «Nous sommes préoccupés par la violence dont il a été fait usage pendant des manifestations au Maroc ce week-end», a déclaré Natasha Butler, porte-parole du commissaire chargé de la politique de voisinage, Stefan Füle. «Nous appelons à la retenue dans l'usage de la force et au respect des libertés fondamentales», a-t-elle ajouté, «Nous suivons ces manifestations de très près et encourageons toutes les parties à s'engager dans un dialogue pacifique afin de trouver une solution aux questions soulevées par les manifestants», a-t-elle poursuivi. «Les autorités marocaines sont engagées actuellement dans un programme de réformes important et nous les encourageons à avancer dans ce processus afin qu'il puisse produire des résultats significatifs au bénéfice de l'ensemble des citoyens», a-t-elle ajouté. Des dizaines de personnes ont été blessées dimanche après que la police marocaine ait dispersé par la force à Casablanca plusieurs centaines de jeunes du Mouvement du 20 février, les empêchant de se rassembler dans un quartier populaire pour revendiquer des réformes politiques. A Tanger, dans le nord du Maroc, la police a également dispersé plusieurs dizaines de manifestants du Mouvement du 20 février dans le quartier populaire de Beni Makada. Le Conseil marocain d'appui au Mouvement du 20 février (CNAM20) a appelé jeudi dernier à faire du 5 juin prochain «une journée nationale de protestation contre la répression» des marches et rassemblements pacifiques. Le CAAM20, né dans le sillage du Mouvement des jeunes du 20 février qui réclame des changements politiques «profonds» au Maroc, entend également exprimer, par cette action, sa solidarité avec les militants du mouvement et revendiquer le respect du droit de manifester pacifiquement, selon le Conseil.