Les médecins résidents campent, plus que jamais, sur leurs revendications en exigeant d'être associés à la commission qui sera installée prochainement afin d'étudier le dossier du service civil. A l'issue de la rencontre «arrachée», mercredi, avec le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, un moratoire national a été plaidé sur la question du service civil dont le caractère obligatoire est incontestablement dénoncé par les blouses blanches. «Nous exigeons une commission transparente dans laquelle nous serons associés tout en ayant un regard sur sa composante. On refuse dans le fond et dans la forme les commissions alibi placées par le ministère de la Santé qui est à l'origine de tous les blocages», s'exclame Dr Yelles, délégué du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), en précisant que ladite commission devrait établir un rapport sans complaisance et présenter une liste de propositions avec un échéancier. Les représentants des médecins résidents, qui ont entamé leur mouvement de protestation depuis le début du mois de mars, affirment le maintien de leur mouvement pour les jours à venir. Ils insistent sur l'annulation de l'obligation du service national et non pas du service même. «Nous ne pouvons pas obliger un médecin de travailler dans une région dépourvue de moyens et de matériels de soins. La plupart de ces médecins assurent 30 gardes en un mois, alors qu'ils sont payés pour dix», dénonce Dr Yelles. Et d'ajouter : «Les médecins prendront eux-mêmes l'initiative de se déplacer afin de proposer leurs services dans des villes enclavées, si celles-ci leur assureraient un logement et un environnement adéquat pour exercer leur métier.» La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) dénonce, dans un communiqué rendu public hier, «la répression policière qui cache mal la volonté du pouvoir à maintenir le statu quo» et alerte l'opinion publique nationale et internationale sur la dégradation continue de la situation des droits de l'homme et de l'état des libertés publiques en Algérie.