Clichy-sous-Bois. Le 28 octobre au soir. Deux jeunes adolescents, l'un d'origine malienne et l'autre d'origine tunisienne, meurent électrocutés dans une station électrique de l'EDF. Ils voulaient se cacher à l'intérieur pour qu'ils ne soient pas arrêtés par des policiers qui les poursuivaient. Le lendemain, la nouvelle fait la une des journaux et se répand telle une traînée de poudre. Les jeunes de cette ville s'affolent et provoquent des émeutes et des affrontements avec la police. Ces actes de « rébellion » se propagent en un laps de temps record pour secouer toute l'Ile-de-France ainsi que d'autres régions. Et c'est toute la France qui se retrouve ébranlée par ce cycle d'émeutes et de violences. Les jeunes révoltés maintiennent le chaos pendant une dizaine de jours. Le bilan : plus d'un millier de voitures brûlées et des centaines de personnes arrêtées. Les émeutiers accusent ouvertement Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur et du Culte qui préfère user de la manière la plus forte en vue de ramener le calme dans ces régions en feu. Au lieu de tenter de calmer les esprits, il poursuit dans la provocation en qualifiant les émeutiers de « racaille » bonne à nettoyer « au Kärcher (puissant jet d'eau) ». Les témoignages de ras-le-bol se multiplient. Les médias en font leur « événement ». Les chaînes internationales braquent leurs caméras sur les banlieues et suscitent un « chaud » débat sur la (mauvaise) gestion gouvernementale de la crise. Au banc des accusés : Nicolas Sarkozy qui se voit critiqué de partout, mais toujours conforté par les sondages rendus publics entre temps. CNN en fait ses choux gras, avec un regard très critique sur la politique française de l'intégration. Les médias français, eux, compatissent avec les jeunes émeutiers et s'interrogent sur leur sort. Le président français, Jacques Chirac, intervient dans un discours public en direct à la télévision où il reconnaît l'existence de « problèmes liés aux migrations, aux conditions de vie dans un certain nombre d'endroits en France et qui ne donnent pas, en tout cas, aux jeunes, les chances suffisantes ». Il annonce des mesures en faveur de ces jeunes. Et le calme revient.