Révolte n Paris a connu cette semaine des scènes de violences et des affrontements opposant services de police aux jeunes banlieusards. Dans la nuit de mardi à mercredi, les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, deux villes voisines, lieu des émeutes de l'automne dernier, des jeunes se sont attaqués à une patrouille de police par des jets de pierres et autres projectiles. A la limite entre Montfermeil et Clichy-sous-Bois, devant les tours du quartier des Bosquets, vers 23h 30, des jeunes ont brûlé un véhicule de police, dont s'étaient extraits peu avant quatre policiers, visiblement choqués. Deux autres voitures ont été incendiées dans cette ville. Trois fonctionnaires de police ont été blessés à Montfermeil alors qu'ils tentaient de riposter à des jeunes qui attaquaient avec des jets de pierre un commissariat. La police a vite interpellé, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, cinq individus et les a placés en garde-à-vue. Le début des émeutes a eu lieu lundi. Des échauffourées ont opposé les forces de l'ordre à une centaine de jeunes encagoulés, dont certains avaient caillassé le domicile du maire, auteur, en avril, d'un arrêté antibandes. Durant cette nuit, sept policiers ont été légèrement blessés aux bras et aux jambes, par des projectiles lancés par une centaine de jeunes. La police ne signale aucun blessé parmi les jeunes, mais relate que quatre véhicules, de «nombreux» conteneurs poubelles ont été brûlés et que des vitres ont été brisées sur le bâtiment abritant la mairie de Montfermeil. La police a tiré au flash-ball plus de soixante-dix fois. A cette occasion, 250 policiers, dont 150 CRS ont été déployés sur cette zone. Cette nouvelle flambée dans les banlieues fait craindre le pire. En octobre et novembre 2005, de violentes émeutes avaient eu lieu dans les banlieues parisiennes et des grandes villes françaises après que deux jeunes de la banlieue nord de Paris, poursuivis par la police, avaient été électrocutés dans un transformateur où ils s'étaient réfugiés. La mort des deux jeunes a été, en fait, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les jeunes banlieusards exclus, marginalisés, victimes d'actes racistes, vivant dans le chômage et la misère, s'étaient révoltés contre un système qui les a confinés dans un ghetto dangereux. Les émeutes avaient duré plus de dix jours avec un bilan catastrophique, puisque des centaines de véhicules et établissements publics ont été réduits en cendres. Ce mardi encore, Muhittin Altun, seul rescapé des trois adolescents électrocutés, a été interpellé à Clichy-sous-Bois. Ce jeune de 18 ans a été placé en garde-à-vue pour «dégradation volontaire de biens publics en réunion». Selon la police, M. Altun a jeté des pierres sur un véhicule de police.