La daira de M'Chedalah souffre d'une absence totale de projets et d'investissements conséquents à même d'impulser une dynamique de développement.. Une journée d'étude sur l'investissement a été organisée récemment à la Maison de la Culture de la ville de M'Chedallah à l'est de Bouira. Une région à fort potentiel d'attractivité mais bloquée par le manque de foncier. «Ailleurs, l'extraction des terres agricoles est beaucoup plus aisé que chez nous», insistera un intervenant lors de cette journée. Il y a aussi des terres moins rentables du point de vue agricole qui peuvent servir à des zones industrielles ou d'activité. Un autre intervenant, le problème n'est pas tout à fait là, «il y a des investisseurs qui sont prêts à acheter des terres chez le privé et qui ne demandent pas aucune aide, ils demandent juste moins de bureaucratie». Sujet repris par d'autres intervenants encore, qui voient dans toutes ces incitations une bonne chose, mais qui ne peuvent pas mener loin, tant que les lenteurs et les réflexes bureaucratiques continuent à décourager plus d'un. Un élu de l'APW fera remarquer, fort à propos, l'absence des premiers concernés à savoir les investisseurs, et ce, est dû selon lui, par le manque de préparation sérieuse de cette « journée ». Et les rares investisseurs, comme les citoyens présents ont clamé et réclamé à l'unisson «aux hautes autorités du pays» de se pencher sérieusement sur le cas de leur daïra qui souffre d'une absence totale de projets et d'investissements conséquents à même d'impulser une dynamique de développement. Une daïra de plus 80 000 habitants qui ne dispose d'aucun vrai projet capable de résorber un tant soit peu le chômage qui la mine. «La daïra a été spoliée d'une grande opportunité dans les années 2000, quand le projet d'une raffinerie, qui aurait pu créer 35 000 poste d'emplois a été délocalisé au profit (une autre wilaya de l'ouest du pays», regrettera un élu. Les pouvoirs publics avaient prétexté les événements de Kabylie pour ce faire, dénonce encore le même élu. Il a été aussi soulevé l'absence des banques dans la daïra (une seule agence BADR pour toute la daïra de M'Chedallah) ainsi que, plus généralement le fait que les banques ne jouent toujours pas le jeu. Elles seraient beaucoup plus «répressives» que dans les autres régions, soutiendra un entrepreneur. D'autres, par contre, ils ne sont pas nombreux, pensent que l'absence d'investissements est due à l'absence «d'esprit d'investissement» et qu'il régnerait plus «un esprit commerçant» chez nos investisseurs. D'autres ont mis en avant les grandes potentialités agricoles, et donc les immenses opportunités d'investissement dans l'agro-alimentaire, qu'offre la région. Les animateurs répondront qu'il n'y a aucunement de difficultés à l'accès au foncier. Le problème récurrent du foncier se poserait aussi en terme de non utilisation optimale du foncier industriel existant. Il y a 10 zones d'activités dans la wilaya de Bouira, mais il y a une mauvaise utilisation de ces zones. L'Etat qui les avaient cédé (sans penser au suivi) à des prix symboliques dans les années 80 ne peut plus les récupérer, sinon par la voie judiciaire qui risque d'être très longue. «La réglementation n'empêche nullement la création de zones d'activités, publiques ou privées», est-il soutenu pour répondre aux élus locaux qui revendiquent le retour des prérogatives dont ils ont été dépouillés ces dernières années, et parmi elles notamment, la gestion du foncier communal. En somme, la journée aura servi à (re) poser les premiers jalons d'un débat nécessaire pour un futur Plan de développement de la région, qui en manque cruellement.