La commune de Belouizdad dispose d'un quota important de locaux, restés fermés. Et c'est l'informel qui tire profit de cette situation. La commune de Belouizdad dispose de hangars et d'espaces de ventes inexploités. Les 108 commerçants du marché «Tnach» (actuel Bougerfa) devaient être transférés dans une autre structure au Hamma. La décision, rejetée par les commerçants, devait être effective avant le mois de Ramadhan de 2007. Quatre ans après, le marché de l'ex-Belcourt est toujours ouvert et les commerçants y exercent toujours, un véritable capharnaüm indescriptible. L'ancien P/APC, M. Boudouhane, nous avait assuré, pourtant, qu'une enveloppe financière de 80 millions de dinars avait été allouée pour le réaménagement de ce marché communal (voir El Watan du 27 septembre 2007).120 étals et 90 locaux devaient y être aménagés après sa démolition programmée depuis au moins 2004. «L'assiette de terrain dégagée servira à la construction d'un centre commercial composé de deux étages, outre le rez-de-chaussée. Le marché Tnach aura ainsi deux niveaux : le premier affecté au commerce des fruits et légumes, et le second à l'habillement. Les délais prévisionnels étaient d'une année avant d'être reportés. Le projet comportera un bureau pour le chef du marché, un bloc sanitaire, 108 étals pour les fruits et légumes, 14 étals pour le poisson et 14 locaux commerciaux. Chacun des deux étages abritera 46 locaux. Le marché est d'une superficie de 1352 m2», s'enorgueillit-on au niveau de l'ancienne assemblée de Belouizdad, à qui revenait la gestion de ce marché emblématique d'Alger. Les commerçants, qui devaient être transférés vers les hangars de la rue Mohamed Makhloufi, au Hamma, ont refusé de rejoindre les lieux, arguant que la nouvelle structure est «inadaptée et aménagée à la hâte». «Le provisoire va durer avant que la commune décide qu'on rejoigne notre ancien marché. L'ancienne APC a voulu nous en faire sortir et en faire bénéficier des gros bonnets connus ici à Belcourt. Le marché du Hamma sont des anciennes écuries coloniales désaffectées. Le plan est aussi insignifiant. Comment accepter que les commerçants de volaille soient installés au milieu des vendeurs de fruits et légumes ?», s'étonne un commerçant qui a visité le marché du Hamma, toujours fermé. Les nombreux vendeurs qui «exercent» à l'extérieur de la structure ont refusé, eux aussi, de rejoindre les nouveaux hangars. «L'endroit où nous serons transférés n'est pas sur une rue commerçante. Les clients ne vont jamais venir, en raison surtout de l'insécurité. Des cas de personnes molestées ont été signalés», nous a signalé, dans un ancien entretien, un vendeur de textiles. L'actuelle assemblée communale, bloquée durant plusieurs moispar des tiraillements entre élus, n'a pas, semble-t-il, décidé de remettre au goût du jour le projet. Nos tentatives de joindre l'actuel P/APC sont restées vaines. Un commerçant, qui exerce dans ce marché depuis 1948, a affirmé que les lieux peuvent bien être aménagés sans faire sortir les occupants. «Les choses n'étaient pas aussi délabrées. La situation s'est gâtée durant les années du terrorisme. L'abandon est inexplicable. Le chef de marché reste là sans réagir, alors qu'il peut décider de tout», soutenait-on à l'époque déjà. Les vendeurs affirment que les relations des commerçants avec la commune sont conflictuelles. «Longtemps différé, ce projet est lancé sans que les commerçants soient associés à une quelconque réunion. Les commerçants ne payent ailleurs que 200 DA ; ce n'est pas le cas chez nous, où nous sommes obligés de débourser600 DA le bail pour une mauvaise prestation. Là n'est pas le problème, mais la situation doit être maîtrisable», relevait-on du temps de Boudouhane. L'hygiène et l'insécurité sont les autres problèmes mis en avant par les vendeurs et les riverains. «On paye plus de 6000 DA pour que les services s'occupent de l'hygiène. Mais rien n'est fait», se plaint-on. Après la fermeture du marché, des ordures s'amassent près des accès de la structure.Les agents de Netcom suent eau et sang pour enlever les détritus. La présence de l'informel, qui enserre la structure, a dégradé encore plus cette partie de la ville. «Une salle de cinéma devait être construite en face du marché. Une structure culturelle face à une décharge ; on s'attendait à tout de la part de l'administration locale sauf à cette légèreté. L'hygiène publique doit être prioritaire», assure un riverain qui se plaint de l'absence d'hygiène à la rue Bougerfa.