Les élèves du centre sont heureux d'aller à l'école comme tous les autres. La gestion de l'établissement est un modèle l Les pouvoirs publics devraient débloquer un budget pérenne. Un coup d'œil sur les couleurs et les décorations extérieures de l'immeuble suffit pour savoir que c'est une école particulière qui contraste avec les écoles primaires publiques. L'établissement, une fierté de la commune d'Aït Oumalou (Laârba Nath Irathen), est unique ; il accueille une cinquantaine d'enfants âgés de 4 à 16 ans qui présentent des handicaps mentaux et physiques. Ce centre médico-pédagogique, ouvert le 3 décembre par l'association des Parents et amis des enfants inadaptés mentaux, assure une scolarisation et un entretien psychologique gratuits par un personnel dévoué. L'intérieur est étincelant de propreté. Mohand Akli, membre de l'association, dira: «Nous essayons de donner un droit aux inadaptés à une scolarité normale dans le cadre d'une démarche solidaire. Nous lançons un appel aux bonnes volontés de soutenir cette action, car notre objectif est de pérenniser cette école». Dans les différentes salles, des encadreurs sont aux petits soins de ces enfants qui présentent des déficiences de différentes natures; sourds-muets, autistes, trisomiques, retards mentaux et psychomoteurs. Six mois après son ouverture, le centre a réussi à asseoir une solide organisation et acquérir les équipements nécessaires. Hocine Mammeri, P/APC d'Aït Oumalou, déclare : «Nous avons mis à la disposition de ce centre cette ancienne école que nous avons réhabilitée. Nous apportons ce que nous pouvons, comme le transport des élèves, l'achat de produits d'entretien, le recrutement dans le cadre de l'emploi de jeunes, le paiement des charges, et nous allons essayer, selon nos moyens, d'attribuer des subventions à la dynamique association». Le centre, destiné initialement à la scolarisation des enfants de la daïra de Larbaâ Nath Irathen, a ouvert ses portes pour des élèves de Tizi Ouzou, de Fréha et d'Azazga et compte offrir une dizaine de places supplémentaires à la prochaine rentrée. La réputation de cette école est établie. Ses responsables ont tout prévu ; une infirmerie, des sanitaires et des programmes pédagogiques adaptés, des espaces naturels comme un jardin thérapeutique composé d'une animalerie pour des activités fermières. D'ailleurs, un clapier est installé dans la cour afin de permettre un éveil et un entretien psychologique des élèves dont certains présentent de lourds handicaps. A midi, après le déjeuner, les enfants, heureux de partager des moments de joie, sont invités à des jeux, sous l'œil vigilant de leurs maîtresses. Le dévouement de celles-ci est sans égal. M. Bouzouane, gestionnaire de l'établissement affirme : «Notre personnel est exceptionnel en matière d'amour pour leur travail. Mais, les salaires varient entre 5000 et 12000 DA par mois. Ils méritent au moins le double du traitement des instituteurs. En tout cas, si c'était pour le salaire, il est évident qu'ils ne feraient pas ce travail qui demande beaucoup de patience et de savoir-faire.» Et c'est là le talon d'Achille de ce centre médico-pédagogique. Outre le problème des finances, l'Etat devrait s'y intéresser davantage, d'autant que le personnel est qualifié, les programmes adaptés aux directives du ministère de l'éducation. Le soutien de l'APW, de la Direction de l'action sociale, de quelques ONG, comme Solidaridad d'Espagne ou Amusnaw de France ou de quelques donateurs, ne sera pas suffisant pour assurer un fonctionnement normal et continu de ce centre qui reste un exemple à suivre. Pour peu que les pouvoirs publics y prêtent attention.