L'engagement pour la création d'un pôle international de biotechnologie par les groupes pharmaceutiques américains a été concrétisé jeudi dernier, à Alger, par la signature d'une «lettre d'intention et d'engagement» avec les ministères de l'Industrie et de la Santé dont l'objectif est d'«aboutir à un accord courant 2011», selon une source proche du ministère de la Santé. Une information confirmée par le directeur du Conseil d'affaires algéro américain (USABC), Smaïl Chikhoune, à l'issue de la clôture du forum Algérie-US sur l'industrie pharmaceutique. Un projet que les Américains veulent matérialiser dans les plus brefs délais. D'ailleurs, une commission sera installée, dès cette semaine, pour passer directement à l'action et s'entendre sur les détails, avons-nous appris. M. Chikhoune a déclaré que cette nouvelle coopération avait pour objectif de stimuler l'industrie pharmaceutique en Algérie et d'en faire le prochain Singapour. Il s'agit, poursuit-il, de créer un «pôle attractif en matière de recherche et de développement, et d'innovation dans l'industrie pharmaceutique qui va devenir un pôle biotechnologique ensuite une référence en la matière». «Le souhait des Américains est que l'Algérie devienne le pôle d'excellence et la destination pour la région Afrique et Moyen-orient en ce qui concerne la recherche dans la pharmaceutique et la biopharmaceutique», a-t-il dit. Un projet qui semble avoir toutes les opportunités d'aboutir, puisque l'Algérie «offre toutes les garanties et les possibilités aux grandes firmes pour venir investir», a déclaré le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, à l'issue de la cérémonie de signature de la lettre d'intention en soulignant que les Américains, avant d'opter pour l'Algérie, avaient étudié la situation du pays économiquement et politiquement, mais aussi les moyens humains, matériels et financiers dont il dispose. Il a d'ailleurs invité les acteurs de la filière pharmaceutique et biopharmaceutique étrangère, notamment américaine, à explorer les montages en partenariat pouvant être rapidement mis en œuvre en Algérie et générer des richesses et des avantages mutuellement bénéfiques. L'Algérie, qui importe presque les trois quarts de ses besoins en médicaments pour près de 2 milliards de dollars par an, tente de réduire la facture d'importation de produits pharmaceutiques en augmentant progressivement la part de la production intérieure de médicaments, a-t-il ajouté. «Pour ces firmes américaines, l'Algérie offre l'opportunité d'une double proximité avec l'Europe et l'Afrique du Nord, et de marchés à l'export», a affirmé Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé. «Les géants américains du médicament, avec onze firmes, n'ont pas choisi l'Algérie par hasard, car ils sont conscients de l'intérêt qu'ils ont en investissant dans le pays qui possède des avantages intrinsèques et comparatifs lui permettant de devenir le pôle de l'industrie biopharmaceutique dans la région», a-t-il relevé. Et d'annoncer que «le travail commencera, dès la semaine prochaine, dans la ville de Sidi Abdallah (Alger) qui accueillera le pôle, et un comité de pilotage y sera élu». Avec ce partenariat, «nous entrons dans une ère nouvelle et pouvons dire que nous en avons terminé avec le bricolage», a-t-il déclaré à la presse.