Dans le dernier Doing Business de la Banque mondiale et du FMI – il étudie les délais, le coût et le résultat des procédures afférents à la création d'une société –, l'Algérie occupe entre la 134e et 150e place sur un total de 183 pays. Au moment où outre-frontière, la création d'une société se fait en une heure de temps et nécessite une seule et unique procédure, dans notre pays, c'est le véritable parcours du combattant : 21 jours et pas moins de 14 procédures. Tel est le constat amer qu'a encore tenu à soulever Réda Hamiani, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) lors du forum national sur «La femme chef d'entreprise au centre du développement économique» qui s'est tenu, ce jeudi 9 juin, au complexe hôtelier Sabri de Annaba à l'initiative de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour que Abdelkrim Mansouri, son DG, réagisse en annonçant, à partir de Annaba, une série de mesures majeures tout récemment prises par le gouvernement en vue d'alléger et simplifier les procédures administratives se rapportant à l'investissement. D'emblée, et devant un parterre tout ouïe et essentiellement composé de femmes entrepreneurs venues de toutes les régions du pays, le responsable parlera de la généralisation des guichets uniques décentralisés (GUD) à travers les 48 wilayas avant de se lancer dans l'énumération desdites mesures : le registre du commerce (RC) sera désormais délivré au guichet de l'ANDI dans un délai ne dépassant pas les 48 heures. Tout porteur de projet sera épargné des tracasseries administratives que lui fait subir le fisc. Ainsi, la carte fiscale et l'attestation d'achat en franchise seront désormais remises, séance tenante, au niveau du GUD. Aussi, ce sont ses agents qui auront à s'occuper des formalités afférentes au permis de construire pour permettre enfin à l'investisseur de le récupérer sur place. Idem pour les actes de concession dorénavant notifiables au guichet unique de l'ANDI, au niveau duquel il sera également possible à l'opérateur économique de se voir octroyer les document liés aux avantages d'exploitation. A travers toutes ces décisions, se félicite M. Mansouri, les pouvoirs publics entendent débureaucratiser l'administration. Et pour veiller à leur stricte application, lance-t-il à l'adresse de ses représentants locaux, le Conseil national de l'investissement – présidé par Ahmed Ouyahia et regroupant 15 ministres – devra être destinataire de rapports d'évaluation mensuels. Par ailleurs, le patron de l'ANDI a souligné la reprise des investissements directs étrangers (IDE) qui a d'ailleurs commencé à se faire sentir à partir de 2010, lorsque nous l'avons interrogé en aparté. La décrue enregistrée en la matière durant les dernières années s'explique, selon lui, par l'incompréhension de certaines nouvelles dispositions de la loi de finances algérienne. De 4 en 2009, les projets à capitaux étrangers sont passés à 12 une année après. En 2011, sont attendus pas moins de 40 projets touchant divers secteurs tels que l'agroalimentaire, le médicament, le tourisme et la promotion immobilière, argumentera-t-il tout en se gardant de fournir le moindre chiffre sur les montants. Pour lui, l'Algérie cherche la qualité et non le nombre : «Notre politique d'investissement hors hydrocarbures et où sont associés des capitaux étrangers repose sur la qualité. Priorité sera donnée aux IDE porteurs de technologie, de savoir et surtout créateurs d'emplois», insiste M. Mansouri. Abordant le rôle de son institution en faveur de l'entrepreneuriat féminin et la volonté incontestable de positionner la femme chef d'entreprise sur l'échiquier économique national, les conférenciers se sont accordé à dire qu'«aujourd'hui, l'entreprise, qui a commencé à être dans le débat national où la femme chef d'entreprise est prise en considération, est la véritable projection de l'espoir féminin». En vue de les impliquer davantage dans le processus de développement, 3500 milliards de dinars ont été mis à leur disposition, au même titre que leurs pairs hommes.