L'Algérie serait-elle une mauvaise élève ? À regarder les classements des institutions internationales, l'Algérie semble accumuler les mauvais points. L'Algérie est classée à la 136e position, sur un échantillon de 183 économies dans le rapport “Doing business 2011 : making a difference for entrepreneurs” (agir pour les entrepreneurs), le huitième rapport d'une série annuelle publiée par l'IFC et la Banque mondiale. Si dans le classement général notre pays n'a pas perdu des points (136 dans Doing Business 2010), il a régressé dans pratiquement tous les indicateurs, sauf concernant la fermeture d'entreprises. Notre pays est devancé par le Maroc qui se situe au 113e rang, la Tunisie placée à la 55e position, l'Egypte au 94e rang, l'Arabie Saoudite à la 11e place, mais aussi par le Bahreïn, la République islamique d'Iran, le Koweït, le Liban et Oman. L'Algérie a perdu trois places en matière de création d'entreprises. Elle est classée à la 150e place (147e rang dans le rapport de 2010). Quatorze procédures, 24 jours, un coût représentant 12,9% du revenu par habitant et un capital minimum de 34,4% de revenu par habitant, sont nécessaires pour créer une entreprise en Algérie. Notre pays a aussi chuté de deux places concernant l'octroi de permis de construire. L'Algérie est classée au 113e rang. Il faudrait 22 procédures, 240 jours et un coût représentant 44% du revenu par habitant pour la construction d'un entrepôt. Sur le plan du transfert de propriété, notre pays se positionne à la 165e place. Il a perdu 6 places par rapport au dernier classement. Là aussi les procédures sont longues et coûteuses. Onze procédures, 47 jours et 7,1% de la valeur du bien sont requis. L'Algérie occupe le 138e rang pour l'obtention des prêts (135 dans le Doing Business 2010). L'indice de fiabilité des garanties qui mesure les règles et les pratiques affectant la couverture, l'étendue et l'accessibilité des renseignements sur le crédit disponible au moyen, soit d'un registre public du crédit, soit d'un registre privé d'information sur le crédit, est de 3 sur une échelle de 0 à 10. En matière de protection des investisseurs, la position de l'Algérie est passée de la 73e à la 74e place. Concernant les impôts, le nombre de paiements que l'entreprise algérienne doit régler chaque année est évalué à 34. Le taux d'imposition totale est estimé à 72% du bénéfice. Le temps qu'il faut pour préparer, déclarer et payer (voire prélever à la source) l'impôt sur le bénéfice des sociétés, la taxe sur la valeur ajoutée et les cotisations de sécurité sociale est évalué à 451 heures par an. Le montant des impôts sur les bénéfices payés par l'entreprise en pourcentage des bénéfices commerciaux est de 6,6%. Le montant des impôts et cotisations obligatoires payés par l'entreprise au titre des charges fiscales sur le travail en pourcentage des bénéfices commerciaux, est estimé à 29,6%. Les coûts et procédures nécessaires pour l'import et l'export d'un chargement standard sont plus lourds en Algérie. 8 documents sont exigés par expédition pour l'exportation de marchandises. Le temps nécessaire pour accomplir toutes les procédures nécessaires pour l'exportation de marchandises est évalué à 17 jours. Le coût associé à toutes les procédures nécessaires pour l'exportation de marchandises est estimé à 1 248 dollars par conteneur. Il comprend les frais relatifs aux documents, les frais administratifs pour le dédouanement et le contrôle technique, les frais de courtier en douanes, les frais de manutention au niveau des terminaux et le transport terrestre. Il faut 9 documents exigés par expédition pour l'importation de marchandises. 23 jours sont nécessaires pour accomplir toutes les procédures requises pour l'importation de marchandises. Le coût associé à toutes les procédures nécessaires pour l'importation de marchandises est estimé à 1 428 dollars par conteneur. Par ailleurs, 46 procédures sont requises pour obtenir l'exécution d'un contrat. 630 jours sont nécessaires pour le règlement d'un différend, comptés à partir du moment où le plaignant engage la poursuite jusqu'au paiement de la réparation. Le coût lié aux frais judiciaires et honoraires d'avocat, lorsque le recours à des avocats est obligatoire ou courant, est estimé à 21,9% de la créance.