Les Etats membres ont promis de combler le manque de fonds en octroyant entre 22 et 24 milliards de dollars d'ici à 2015. Les Etats membres de l'ONU ont adopté vendredi, à New York, une déclaration politique qui prévoit d'ici à 2015 de réduire de moitié la transmission du virus du sida et d'octroyer jusqu'à 24 milliards de dollars. A l'issue de la réunion de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur le VIH/sida, tenue du 8 au 10 juin, la communauté internationale s'est tracé des objectifs qui prévoient, notamment d'ici à 2015, «la réduction de moitié des transmissions du VIH par voie sexuelle et chez les toxicomanes ; la garantie qu'aucun enfant ne naîtra avec le VIH ; l'amélioration de l'accès universel aux thérapies antirétrovirales ; le traitement de plus de 15 millions de personnes avec des antirétroviraux et la réduction de 50% des décès dus à la tuberculose des personnes atteintes par le VIH». «Cet élan que nous venons de vivre ici a encore confirmé le rôle essentiel de l'ONU dans la réponse au sida», a déclaré le directeur adjoint du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida), Paul De Lay, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU. Cette rencontre planétaire a rassemblé plus de 3000 participants dont une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que des experts, des représentants d'organisations non gouvernementales et de la société civile. Les Etats membres ont promis de combler le manque de fonds en octroyant entre 22 et 24 milliards de dollars d'ici à 2015. «Le monde a légitimement réaffirmé que la prévention du VIH doit être la pierre angulaire de la riposte au VIH», a estimé M. De Lay, ajoutant qu'en exhortant les Etats membres à déployer les traitements de prévention, «le monde s'assure de récolter les bénéfices de cette option de prévention décisive». S'exprimant devant l'Assemblée générale, la vice-secrétaire générale des Nations unies, Asha-Rose Migiro, a souligné l'importance du rôle des chefs religieux dans la prévention de la maladie. «Vous savez que protéger les vies est aussi important que de protéger les âmes», a insisté Mme Migiro, exhortant les chefs religieux à prendre la parole pour lutter contre la stigmatisation des personnes atteintes du VIH/sida. Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseph Deiss, a, pour sa part, estimé que «ces nouveaux objectifs pris par les dirigeants du monde vont accélérer notre impulsion pour réduire la transmission du VIH». Cette initiative intitulée «Compte à rebours jusqu'à zéro : plan mondial pour éliminer les nouvelles infections chez les enfants d'ici à 2015 et maintenir leur mère en vie» est un partenariat du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida) et du gouvernement des Etats-Unis. Des progrès significatifs ont été accomplis au cours de la dernière décennie pour réduire la transmission mère-enfant. Le taux d'infection des enfants, nés de mères vivant avec le VIH, a diminué de 26% entre 2001 et 2009, selon l'Onusida. Lors de son intervention dans cette réunion, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a noté que la maladie était en déclin dans la plupart des pays les plus infectés comme l'Ethiopie, l'Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe. Intervenant lors des travaux de ce sommet, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré, selon l'APS, que la très faible prévalence du VIH/sida en Algérie atteste de la «pertinence» de l'approche algérienne, et constitue «une incitation à poursuivre nos efforts pour de nouveaux progrès» dans la lutte contre cette maladie. Dans ce sens, il a indiqué que «l'Algérie s'est attelée, dès 1989, a mettre en œuvre une approche multidimensionnelle et plurisectorielle», permettant «de doter le pays de 61 centres de dépistage anonymes, d'une agence nationale du sang et de huit centres de traitement» et «de contenir la propagation du VIH/sida, de fournir à titre gracieux l'accès aux médicaments, antirétroviraux et de réduire de manière significative les décès liés au virus et coinfections».