Les pouvoirs publics prendront-ils en charge les problèmes des cultivateurs démunis dont les récoltes ont été ravagées par la grêle, alors même qu'ils ne peuvent faire face aux dépenses familiales ? Au vu de la pluviosité importante enregistrée durant ce printemps, la campagne moissons-battages s'annonce plutôt sous de bons auspices. La wilaya d'Oum El Bouaghi, région céréalière par vocation, a mis le paquet cette année pour augmenter les superficies emblavées. Ces dernières ont été portées à 213 873 ha, au lieu des 200 000 de l'année écoulée. Toutefois c'est l'orge qui se taille la part du lion avec 98 411 ha, suivi par le blé dur avec 70 454 ha et le blé tendre avec 43 105 ha. L'avoine et le tritical, des aliments destinés au bétail, n'ont eu droit respectivement qu'à 1 888 et 115 ha. Les prévisions des services agricoles tablent sur une production céréalière de 2 400 000 q, toutes céréales confondues. La moyenne à l'hectare est estimée à 12 q, contrairement à la saison écoulée où il n'a été enregistré que 5 q/ha. Pour accélérer la campagne moissons-battages, la logistique sera renforcée par de nouvelles machines agricoles. Le parc s'est doté dernièrement de 61 nouvelles moissonneuses-batteuses, portant le nombre de ces machines à 591. Pour le stockage, la CCLS dispose de 17 docks et magasins d'une capacité de 1 400 000 q. Mais s'il y a satisfaction dans certaines communes, où l'on espère un pic de production, il n'en est pas de même pour la daïra de Meskiana qui a été durement éprouvée par la chute de grêle de mardi passé. Sécheresse et grêle ont affecté quelque 17 000 ha dans cette partie Est de la région. Un cultivateur qui nous a contacté, nous a fait part du désarroi de nombreux fellahs de cette région: «Il y en a qui sont au bout du rouleau. L'année écoulée a été blanche, et cette année c'est la grêle qui les prive de leur récolte. Il y en a même qui se sont endettés pour emblaver leurs champs. Qui va prendre en charge ces fellahs ?» D'autres questions que se pose Farouk S., et qui ne trouvent pas de réponse pour l'heure. Sans doute que les pouvoirs publics, à leur tête la chambre de l'agriculture et les services de la DSA, se pencheront-ils sur les problèmes de ces cultivateurs privés de récolte de blé, et qui n'ont plus les moyens pour engager une nouvelle saison agricole, ou même de faire face aux dépenses familiales.