Au CHU Mustapha, on trouve encore des services qui fonctionnent, malgré 3 mois de grève des médecins résidents. Si l'activité dans son ensemble est en berne, le débrayage ne se ressent pas pour autant dans une poignée de services. En ce samedi 11 juin, en urologie, l'activité est assurée au grand bonheur des patientes hospitalisées. Les huit lits disponibles sont occupés. Au bloc opératoire, sont assurées toutes les interventions chirurgicales programmées. «Ici, les résidents assurent leurs gardes aux urgences. Mais le plus gros du travail dans le bloc est assuré par les assistants, les maîtres assistants et les professeurs», assure-t-on. Même topo, ou presque, au service de gynécologie obstétrique qu'abrite une bâtisse crépie de blanc et de rouge. «La grève a quelque peu affecté l'activité du service. Mais, les assistants et les maîtres assistants assurent le gros de la tâche», explique un infirmier. Ici, plus de 400 accouchements sont enregistrés par an. Aux urgences du même service, des malades, accompagnées de leurs proches, affluent sans discontinuer. «Heureusement que ce service n'est pas comme les autres. Car, ailleurs, on raconte qu'on renvoie les malades en raison de la grève. Ma fille en est à son 4e mois de grossesse. Nous sommes venues pour une consultation, cela aurait été plus compliqué si le service était paralysé par la grève», avance une vieille femme, soulagée que le rendez-vous de sa fille ait été maintenu. Affluence A l'intérieur, c'est une ruche : des proches, bras chargés de victuailles, viennent rendre visite aux parturientes. Chez les maîtres assistants, la défection des médecins en cours de spécialisation inquiète, au vu du nombre de malades à prendre en charge. «On ressent l'absence des médecins résidents. Leur présence nous est d'un grand apport, se désole un médecin spécialiste. Nous comprenons qu'ils fassent grève. C'est leur droit, même si cela pénalise passablement le bon fonctionnement du service.» Objets de toutes les remontrances, les médecins grévistes encaissent. «Nous n'avons pas le choix. C'est la seule manière dont nous disposons pour espérer arracher nos droits, se défend Nabil, médecin en gynécologie, lui-même gréviste, il est temps que le ministère de la Santé se réveille de sa léthargie et règle les problèmes des médecins du pays.» Le ministre de la Santé, pris entre les feux de patients impatients et des médecins toujours en colère, se retrouve coincé dans la seringue.