Près de 850 millions de personnes souffrent de sous-alimentation dans le monde. La plus grande proportion se trouve dans les pays en voie de développement où environ 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, selon les estimations de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) citée par des agences de presse. Mais la famine n'est pas l'apanage des pays pauvres puisque 10 millions de personnes dans les pays dit industrialisés sont tout autant touchées par ce phénomène et 34 millions autres dans les pays en transition. Reste que 90% des personnes qui souffrent de malnutrition vivent dans les pays en développement. Ces chiffres ont été communiqués à l'occasion de la 30e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) qui s'est ouverte lundi au siège de la FAO. La moitié de cette population déshéritée vit dans des zones agricoles, rapporte la FAO, alors que 22% vivent dans un milieu rural mais ne possèdent pas de terres et 20% résident dans des cités urbaines. La FAO avait inscrit dans son programme d'action contre la faim un projet du millénaire sur la faim qui vise à « diminuer de moitié d'ici 2015 le nombre des personnes sous-alimentées ». Mais force est de constater que la sous-alimentation dans le monde a augmenté au lieu de diminuer. Environ 60 millions d'habitants de 26 autres pays ont rejoint, ainsi, la catégorie défavorisée des affamés. Plus des trois quarts des 122 pays en développement connaissent une situation de statu quo ou s'enlisent davantage dans la famine. L'Afrique est le continent où l'on a fait le moins de progrès dans la réalisation des objectifs que s'est assignés la FAO lors d'un précédent sommet mondial de l'alimentation. Une trentaine de pays de l'Afrique subsaharienne accusent un retard immense en la matière ou s'écartent carrément de cet objectif. Quelque 35 pays dans le monde entier, dont 24 en Afrique, 5 en Asie et en Amérique latine, et 1 en Europe (Tchétchénie), sont confrontés à de graves pénuries alimentaires. Ces carences s'expliquent par la survenue récurrente de catastrophes naturelles, de maladies dont le VIH/sida dans ces pays dont la plupart sont en proie à des perturbations économiques et à des affrontements et conflits d'origine politique. La FAO signale toutefois que le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté avec moins d'un dollar par jour dans les pays en développement a diminué de 150 millions entre 1990 et 2004, notamment dans la région Asie et Pacifique où des progrès considérables ont été enregistrés grâce à un taux de croissance économique élevé. Cependant, la croissance du PIB par habitant est restée faible et le nombre des pauvres a eu tendance à augmenter, indique la même source.