Dès l'ouverture de la conférence régionale des universités de l'Est, abritée à l'auditorium de l'université Mentouri, l'assistance s'est vite rendu compte que la présence à cet événement du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n'allait pas se limiter à la simple inauguration protocolaire à laquelle on s'attendait. Les soulèvements des travailleurs des œuvres universitaires d'Oran contre les malversations et la mauvaise gestion transparaissaient en toile de fond de cette rencontre. D'entrée de jeu, Rachid Haraoubia allait, en effet, prendre tout le monde à contre-pied, mettant sur le grill directeurs des œuvres universitaires et sociales (DOUS) et directeurs des cités U, dont certains seront cloués au pilori pour leur mauvaise gestion. « Les œuvres universitaires ne sont pas une vache à traire ! », dira-t-il en guise de préambule avant d'explorer toutes les failles du système. Le directeur de la circonscription d'El Khroub sera le premier à payer les frais sur la base d'un bilan que le ministre jugera, sous certains aspects, en totale inadéquation avec les normes et les nouvelles dispositions de gestion fixées par la tutelle. Par ailleurs, il jugera l'affectation de 180 bus pour ce seul secteur « excessive et disproportionnée par rapport à la population estudiantine desservie. A raison de 7000 DA par bus et par jour d'utilisation, ce sont 27 milliards de centimes qui sont en moyenne déboursés chaque année au niveau de la direction du secteur d'El Khroub ». Rappelant que 400 milliards de dinars ont été débloqués pour la réhabilitation des cités universitaires, il s'étonnera que la majorité des cités universitaires souffrent toujours d'un malaise chronique « comme si aucune mesure n'avait été prise pour enrayer le mal ». Pis, il citera le cas « des cités U endettées jusqu'au cou par des créances s'élevant à plusieurs milliards de centimes ». Joignant le geste à la parole, il brandira le spectre des sanctions « envers tous ceux qui continueront à ignorer les nouvelles dispositions en matière de gestion des cités universitaires ». Dans sa diatribe, il enfoncera le clou sur d'autres aspects jugés négatifs, notamment le fait d'apprendre par la presse ou les services de sécurité certains événements qui surviennent à l'intérieur des cités U. S'agissant toujours du dossier brûlant des œuvres universitaires, le bureau de wilaya du Snapap a mis à profit la venue à Constantine de M. Haraoubia pour diffuser un communiqué dénonçant « les malversations et les dérives qui pourrissent ce secteur », soulignant au passage qu'il tiendrait lundi prochain un sit-in devant les institutions concernées.