Des sources de la commission de wilaya du tourisme ont levé le voile sur un nombre de dépassements constatés dans les plages ouvertes à la baignade. En tête de ces dépassements enregistrés, figure le non respect de la gratuité de l'accès à ces espaces dans un certain nombre de communes côtières. Une situation qui suscite l'indignation de nombreux estivants. «Nous ne savons pas où commencent et où s'arrêtent les prérogatives des concessionnaires privés des plages. Les superficies qui leur sont concédées ne semblent pas limitées. L'accès gratuit à plusieurs plages est quasi impossible. Les estivants amateurs de la grande bleue sont contraints de payer jusqu'à 500 dinars pour pouvoir se baigner dans des plages censées ouvertes à tout le monde et gratuites», fait remarquer Aziz B., un jeune Oranais. «De plus, poursuit Aziz, il y a plusieurs estivants qui sont victimes des manipulations des concessionnaires privés des plages, pendant que d'autres s'efforcent à quitter les lieux, faute de ne pouvoir s'acquitter du prix du ticket d'accès à la plage.» Du côté de la commission de wilaya du tourisme, des sources affirment, à ce sujet : «Beaucoup de dépassements sont enregistrés dans certaines plages de la côte ouest depuis l'ouverture de la saison estivale en juin dernier. Pour ce qui est des concessions de plages, il faut savoir que les autorisations de concession ont été accordées à certains chômeurs, sur la base des demandes exprimées par les présidents des APC. A savoir, aussi, que les concessions ont été octroyées suite à un arrêté de wilaya qui accorde aux communes la gestion des plages. Je tiens à souligner, toutefois, que la commission de wilaya du tourisme a exigé des communes l'élaboration d'un cahier de charges qui comprend, entre autres, la délimitation des superficies concédées. Je rappelle aussi que le cahier de charges fait mention de la gratuité de l'accès aux plages en vertu des dispositions de la réglementation instituées en Mai 2003. Les concessionnaires de plages sont également tenus d'assurer le nettoiement régulier des plages et des sanitaires». Notre interlocuteur poursuit : «L'un des litiges qui opposent les estivants aux concessionnaires, notamment durant les jours de grand afflux, réside dans l'obligation imposée, de facto, à tout estivant de louer le parasol, la table et les chaises… Dans le cas où ce dernier s'obstine, on lui avance qu'ils sont locataires de l'espace, et il est sommé ainsi de quitter les lieux… parfois sous la menace». De son côté, une certaine catégorie de cette clientèle d'estivants estime que «l'accès gratuit, même aux plages concédées est avantageux à leur égard». Pour ces derniers, «Il est important de venir à la plage sans avoir à trimballer parasols et autres accessoires, car une journée de détente suppose moins d'efforts, et une plage concédée offre de meilleures conditions de sécurité, étant donné que le concessionnaire tient à la réputation de son espace pour être plus compétitif». Sur les mesures envisagées en vue de remettre de l'ordre dans l'exploitation de ces plages concédées, nos sources proches de la commission de wilaya du tourisme révèlent : «Nous avons établi un rapport sur ces dépassements que nous avons soumis au wali d'Oran. Ce dernier est le seul apte à prendre les mesures appropriées. En outre, nous allons renforcer les sorties de nos équipes de contrôle sur le terrain». Contacté à ce sujet, le président de l'APC d'Aïn El Turck affirme : «Nous avons consacré cette année 12 plages au profit des chômeurs dans le cadre du dispositif social. Je tiens à souligner que les concessions pour l'exploitation de plages ont profité aux jeunes de la commune. Ces derniers se sont structurés en coopératives pour la gestion des plages. Pour le cas de notre commune, aucun problème n'a été soulevé à ce jour». Un constat qui n'est partagé par nombre d'estivants qui se plaignent de l'absence des commodités sur les plages, et en premier lieu des sanitaires.