C'est parce que les moyens de réalisation se sont avérés défaillants, la wilaya de Tipasa vient de faire appel aux grands opérateurs, chinois surtout, pour atténuer la crise du logement qui continue à sévir dans son territoire. En effet, les nouvelles mesures que vient de prendre le gouvernement auront autorisé l'OPGI de Tipasa à s'engager avec ces grandes entreprises expérimentées dans le secteur du bâtiment, afin d'accélérer la construction des logements, dans la perspective de livrer la totalité de son programme, avant la fin de l'année 2013. L'OPGI de Tipasa se plaignait de cette incapacité des opérateurs nationaux à respecter les délais, suscitant l'ire des familles algériennes. Un quota de 10 000 logements vient ainsi d'être confié à 5 grandes entreprises de construction, selon la réglementation en vigueur. Ce programme sera lancé au mois de juillet 2011. Néanmoins, l'OPGI compte confier un autre programme de 3350 logements à des opérateurs algériens locaux du secteur privé. Le début des travaux pour ce dernier quota est prévu pour la fin du 3e trimestre 2011. Le Directeur Général de l'OPGI de Tipasa, Hadj Douh Rachid, précise : «La disponibilité des assiettes foncières et l'assainissement de la situation juridique de l'ensemble des terrains sur lesquels seront construits les logements avaient été heureusement déterminantes dans l'avancement du programme, d'autant plus que les études géotechniques et topographiques sont terminées, déclare-t-il ; pour notre part explique-t-il, nous serons en mesure de livrer pour cette année 3250 logements et procéder au lancement d'un programme de 13 240 logements avant la fin de l'année en cours, ce sera notre défi», conclut-il. Dans un autre volet, le recensement effectué par les services de la wilaya en 2007 faisait ressortir l'existence de 16 174 habitations précaires qui se greffaient anarchiquement au niveau des tissus urbains des 28 communes de la wilaya de Tipasa. Le département ministériel de Nordine Moussa a affecté depuis ce recensement de 2007 un programme de 15 750 logements sociaux dans le cadre de la résorption des habitations précaires (RHP). Le plus grand nombre de ces logements illicites sont localisés dans les communes de Bou-Ismaïl, Ahmeur-El-Aïn, Douaouda, Bourkika, Attatba, Cherchell. Pour ce qui est du chapitre du RHP, l'OPGI a livré 1930 logements, alors que 5480 logements sont en cours de réalisation et un programme de 8340 logements est en voie de lancement, selon notre interlocuteur. L'opération RHP ne sera certainement pas clôturée. Le problème des habitations précaires et des gourbis prolifère en toute impunité. Ces bâtissent se sont imposées dans le décor des communes. Ce problème ne sera pas résolu. Une culture du pays sous-développé qui se développe. La défaillance des entreprises locales de réalisation et les ruptures du stock en matériaux de construction sont à leur tour à l'origine du non-respect du délai de réalisation du programme de logements à Tipasa. Bien que la consistance du programme de l'OPGI s'élève au total à 30 728 logements, tous types confondus, il n'en demeure pas moins que l'état des lieux de l'habitat précaire compromet le programme de logements. Une source de tension sociale locale qui se perpétue. Les moyens financiers énormes investis n'ont à présent pas pu résoudre cette crise. Seuls les discours officiels ont réussi à s'adapter au terrain.
