La Fédération des sports de boules (FASB) est secouée par une crise depuis la tenue de l'AGO du 9 avril 2011. Au lendemain de cette assemblée (présentation du bilan de l'exercice de l'année écoulée, adopté à l'unanimité des présents), des voix se sont élevées pour «contester la légalité de l'AGO au motif que des membres de droit des ligues n'ont pas été invités à assister à la réunion», affirme un membre de la «cellule de crise» installée juste après cette réunion. Au départ donc, il y avait deux parties : celle qui a organisé l'AGO du 9 avril 2011 et celle qui l'a contestée. Une troisième n'allait pas tarder à rentrer dans la danse et peser de tout son poids pour renverser la situation. Il s'agit du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui s'est rangé derrière les thèses de ceux qui ont contesté la tenue de l'AGO et l'a (MJS) invalidée. Les décors sont plantés. Place aux plaidoiries et l'argumentation. Le président, El Hadi Makboul, le bureau fédéral et des membres de l'AG affirment que «le 9 avril 2011, l'AGO s'est tenue dans les conditions normales et conformes aux statuts et règlements de la fédération. Nous détenons tous les documents (feuille de présence et d'émargement, cassettes audio et vidéo d'une durée de 4 heures), tout a été filmé…», affirme un membre de l'AG. La partie qui dénonce cette version souligne : «L'AGO a été entachée de nombreuses irrégularités qui ont été portées à la connaissance de qui de droit (MJS) qui a fort logiquement invalidé la réunion», a martelé Abdelkader Triaki, ancien président de la fédération et membre de la cellule de crise installée au lendemain de l'AGO d'avril. Laquelle cellule a organisé une AGO le 10 juin 2011, sanctionnée par un communiqué de presse à travers lequel elle «déplore les manœuvres sournoises du président et les pratiques irrégulières visant à caporaliser les membres de l'AG ; dénonce les agissements arbitraires du président de la FASB ; salue les mesures prises par le MJS ; constate l'amplification de la situation de crise concourant à la vacance des structures ; confirme le retrait de confiance au président et aux membres du bureau ; mise en place d'un comité collégiale de transition de la FASB…». L'intéressé et des membres de l'AG balayent ces griefs d'un revers de la main : «Le bilan a été adopté à l'unanimité des 72 membres présents, et contrairement aux allégations, aucun invité n'a participé à l'opération de vote». L'autre point de discorde entre les deux parties concerne le volet mandatement et procuration. Pour les membres de la cellule de crise, «il y a eu dépassement et violation de la réglementation. Des mandatements et procurations non conformes aux statuts et règlements ont été utilisés frauduleusement. C'est le cas du président de la ligue de Chlef, ligue non agréée, qui n'était pas présent à l'AGO et on a voté à sa place. Il y a eu au moins trois cas de cumul avéré en ce qui concerne Sétif, Blida et Relizane. Pour ce qui est de Bourkika, on est en présence d'un faux et usage de faux. Bouakaz, le secrétaire général de la FASB, a signé plusieurs fois alors qu'il n'avait pas le droit puisque la tutelle n'a pas officialisé son installation. En tout, nous avons relevé 14 faux en matière de mandatements et procurations qui souffraient de l'absence de visa de la DJS et de l'APC. Donc, au moins 20 personnes ont voté alors qu'elles n'avaient pas le droit.» Des membres de l'AGO, proches d'El Hardi Makboul, rejettent en bloc toutes ces accusations et contre-attaquent : «Concernant la ligue de Chlef, il n'y a rien de vrai de ce que disent les membres de la ‘‘cellule de crise''. Dans la case ligue de Chlef, il est porté clairement la motion suivante : ‘‘absent, n'a pas voté''. Où sont-ils allés chercher cette couleuvre. Au contraire, cela fait partie de leurs pratiques, comme l'atteste le document (en notre possession) où on peut voir la signature de Haddad alors qu'il n'était pas présent lors de l'assemblée illégale que les partisans de Triaki ont tenue. Ils ont signé à sa place. Autre chose, sur leur feuille d'émargement, Djenane a signé en tant qu'expert alors qu'il n'a pas cette qualité (voir la liste des experts du MJS où il ne figure pas). Pour ce qui est des mandatements et procurations, le règlement est clair. Le visa de la ligue ou de l'APC est exigé lorsqu'il s'agit d'une AG extraordinaire ou élective. Nous sommes des légalistes et nous n'avons jamais versé dans les pratiques qui avaient cours avant notre arrivée à la fédération. Nos bilans et résultats font foi».Le dossier FASB est loin d'être clos. Le recours aux juridictions compétentes en la matière semble inéluctable.