Qu'est-ce qui se passe à la Fédération algérienne de handball ? En réponse à cette interrogation, deux sons de cloche. Le premier, du secrétaire général de la fédération, Habib Laban : «Il n'y a rien de particulier, la fédération fonctionne normalement.» Et le second, de sept membres du bureau fédéral signataires de plusieurs documents adressés à leur hiérarchie et au ministre de la Jeunesse et des Sports, où ils énumèrent «plusieurs griefs à l'encontre du secrétaire général de la fédération pour sa gestion des affaires de la structure». Des représentants de ce collectif composé de sept membres du bureau fédéral, sans compter feu Mustapha Labdouni, parlent de «crise à la fédération», et pointent un doigt accusateur en direction du secrétaire général, Habib Laban, qu'ils accusent de «gérer la fédération comme un bien personnel et au mépris des textes et règlements qui régissent l'activité de la fédération». Leurs griefs ne s'arrêtent pas là, puisqu'ils ajoutent : «Le bureau fédéral travaille dans une forme d'illégalité. Pas de rapports de réunions, pas de PV, gestion unilatérale de la part du SG.» Le mis en cause dénie tout cela. Pour Habib Labane : «Tout ce que ces gens racontent est le fruit de leur imagination. Ils sont dépassés et cherchent des prétextes pour justifier leur agitation. Je regrette, la fédération fonctionne normalement, le bureau fédéral se réunit régulièrement. Ces gens ont été élus au bureau fédéral et n'ont jamais dit quoi que ce soit au cours de nos réunions. Pourquoi ils ont attendu jusqu'à aujourd'hui pour ruer dans les brancards ? C'est lié au calendrier et échéances qui pointent à l'horizon», martèle la cheville ouvrière de la fédération. Ce n'est pas du tout l'avis de ceux qui sont montés au créneau. Mohamed Aloui, élu sur la liste des experts du MJS et président de la commission d'appel, affirme : «Depuis des mois, on ne reçoit pas de convocation pour les réunions du bureau fédéral. Ces réunions, lorsqu'elles se tiennent, sont sans ordre du jour préalablement fixé et adopté en début de réunion. Il n'y a jamais eu de PV de réunions précédentes pour l'adopter. La réunion est toujours conduite par le SG, qui nous annonce les décisions prises sans que l'on soit préalablement consultés. On apprend sur le coup les nominations d'entraîneurs à la tête des sélections d'une manière unilatérale, sans l'aval du bureau fédéral, l'attribution de salaires, les indemnités et prime de stimulation sans consultation du bureau fédéral, l'absence d'un DTN, la désignation d'entraîneurs nationaux par affinité, la nomination de Redouane Aouachria au sein du staff technique de l'équipe nationale sans nous en informer, la nomination de deux entraîneurs nationaux en fonction dans deux clubs algérois, la pige d'un mois dans un club du Koweït de l'entraîneur national, Salah Bouchekriou, pour suppléer à la démission d'un compatriote, alors qu'il est permanent à ce poste en Algérie, sans parler de la prise de décisions sans informer les membres du BF au sujet des changements de dernière minute en matière de désignation des compétitions, des arbitres, du traitement des affaires liées à la discipline et, surtout, des voies de recours en grande partie non réglementaires.» C'est une partie de la correspondance adressée le 23 mai au président de la FAHB. Habib Laban réfute en bloc tous ces griefs : «Ces personnes ne font plus partie du bureau fédéral pour absences aux réunions. Le règlement est clair sur ce sujet. Pour nous, il s'agit d'ex-membres du bureau fédéral. C'est des clubs qui défendent les seuls intérêts de leur club respectif. Contrairement à ce qu'ils avancent, le président peut nommer les entraîneurs sans consulter le BF. Ces membres, qui contestent la gestion des affaires de la fédération, ont participé à la gestion à travers les diverses commissions qu'ils ont gérées. Les attaques concentrées sur ma personne ne sont pas justes, parce que je ne fais qu'exercer mes prérogatives. Moi, je ne suis pas un demi-secrétaire général, comme ils voulaient que je sois», soutient l'intéressé.